Être accidentellement fautif. Pv : Carmine Huntington

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Être accidentellement fautif.

La tête dans les nuages, fredonnant distraitement le dernier single de Bruno Mars que crache ma radio, je ne vois pas l’intersection. Ne me demandez pas s'il s'agit d'une priorité à droite que j'ai grillée, d'un stop qui a été mal marqué un simplement d'une double inattention de notre part... mais les deux véhicules se percutent dans un bruit de ferraille inquiétant.

L'adrénaline, le stress, l'angoisse, les mains agrippées au volant, j'essaye d'apaiser mes esprits. En vain. Je quitte la voiture en titubant, pas totalement sûr d'être indemne, et m'approche de ma victime - ou mon chauffard, je ne sais.

" Est-ce que ça va ?! "

Les blessures superficielles restent impressionnantes et je prends l'initiative d'appeler une ambulance alors que quelques passants viennent s'assurer qu'aucun de nous n'est trop amoché.

" Je suis sincèrement désolé je ne vous ai pas vu arriver... "

Dis-je au moment où une ambulance embarque la personne blessée. Son véhicule sera déplacé par une dépanneuse le temps d'estimer les réparations - histoire de dégager la voie. Pour ma part, je peux encore prendre ma voiture - malgré son capot retroussé - et je rends à l'hôpital afin de m'assurer que le/la blessé(e) s'en sorte au mieux ;

Dans la salle d'attente, je ne tourne pas en rond bien longtemps. Les policiers ayants été informés viennent m'interroger. L'un des agents fait ses constatations près de ma voiture sur le parking et je réponds aux deux autres, visiblement certains que je suis coupable...
Il semblerait qu'ils n'aiment guère les français. Ou c'est juste ma tête, qui ne leur revient pas.

" Honnêtement j'ai été imprudent mais je n'ai jamais eu l'intention de causer du mal. C'est un bête accident. Je pense que le témoignage de l'autre personne peut aider et... "

Et voilà ladite personne qui arrive. En pleine forme malgré tout j'espère, pour m'aider si possible.

[ Hj : si vous voulez être le/la blessé(e), ou pourquoi pas un des flics... libre à vous !

]

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Accidental guilt

Crashing glass and steel.
Les lèvres de Carmine s'agitent, au volant du petit tacot qu'elle a acheté d'occasion il y a peu. Elle n'est pas dépensière, la gosse de riche, elle n'est sûrement pas ostentatoire. Le véhicule sentait davantage la poussière qu'autre chose, en tous cas pas son précédent propriétaire, alors il lui convient très bien. Elle n'a besoin que d'aller et venir entre chez elle, la fac et l'église, après tout (avec parfois le nécessaire crochet au centre commercial), alors... Pourquoi chercher davantage ?

Son téléphone sonne. Elle interrompt les mouvements de ses lèvres - chantait-elle ? Non, elle révisait sa chimie organique à voix haute - et se penche vers son sac à main. Une ample bourse de cuir, noir évidemment, et sans clous dorés. Elle fouille, se penche, découvre l'appareil pour savoir qui rappeler - elle est si sage, Carmine. Elle n'irait pas téléphoner au volant. Sur l'écran s'affiche alors quelque chose qui la foudroie. Juste un prénom et une lettre.

Jace A. Son frère. Pourquoi ?

Le fracas la saisit comme une main ceuille la rose. La voiture tourne sur elle-même, machine folle. Ca crisse, ça grince, ça éclate ! Elle se cogne contre la portière, le volant. N'a pas le temps de crier, n'a pas le réflexe de crier. Elle est choquée, les mains couvertes du verre de son pare-brise, encore crispées sur le volant. Ses genoux brillent sous les éclats qui font comme du diamant. Il y a un tel silence juste après le choc... Puis les premiers échos, les passants qui appellent, les voitures suivantes qui klaxonnent, se garent. On l'appelle, mademoiselle, mademoiselle ? Et elle, elle garde les yeux tous ronds, tous surpris, tous figés sur l'instant irréaliste qui se passe en son absence relative.

Puis elle réalise ce qu'il vient de se passer. Un accident. Un bête accident. Son portable a du aller se fracasser sur la route. Au revoir, Jace. Tant pis. Un accident... elle vient d'avoir un accident. Et se demande, surprise, stupéfaite, si elle est bel et bien encore vivante.

Quelqu'un lui parle. A rebours, elle relève son visage tout blanc, aux yeux écarquillés de biche vers celui d'un homme. Un homme, oui. Avec un accent et un air inquiet. Il lui demande si elle va. Est-ce qu'elle va ?... Sa poitrine la pince. Elle y pose sa main dans une mimique qui pourrait passer pour une façon juste maniérée d'exprimer son émotion, et qui paniquerait Blue si elle la voyait.

Doucement, petit coeur... Doucement... Le monde se voile. Quand les passants arrivent et questionnent elle sent que sa conscience glisse. Quelqu'un crie d'appeler une ambulance. Elle sourit vaguement, veut dire qu'elle va bien, que ce n'est rien, qu'elle a l'habitude... Quand elle rouvre les yeux elle est sur une civière, entourée des blouses familières, des visages penchés sur elle. L'homme qui lui avait posé la première question est là, s'excuse. Elle se redresse vaguement, papillonnant des yeux. Deux voitures, la sienne toute froissée, trop vieille pour encaisser... Elle fait vers l'étranger, répondant à ses excuses de son accent aisément perceptible.

-Oh mon dieu, est-ce vous êtes blessé ?

Question sotte, mais instinct de jeune fille fragile et gauche, qui est accoutumée à ce que tout soit sa faute, toujours et tout le temps. Ce qui est possiblement le cas là maintenant. On lui pose la main sur l'épaule, lui commande de rester tranquille. Ele est emportée.

-Je vais bien...

Murmure-t-elle au médecin qui lui pose les questions d'usage, dans la petite salle des urgences. Elle est assise, maintenant, remonte l'espèce de bretelle inconfortable du moniteur dont on lui a orné la poitrine. Plus de téléphone, aucun moyen direct d'aller prévenir Blue de sa mésaventure - et c'est probablement mieux pour la journée de sa soeur.

-Je préfère vous garder en surveillance aujourd'hui et demain. Avec vos antécédents il vaut mieux être prudent.
-S'il vous plaît... Je ne peux pas rester cette nuit, j'ai un examen important demain...
-Un autre facteur de stress, donc ? Vous aurez une dispense.
-S'il vous plaît, insiste-elle. Je me connais... Je connais ma pathologie, je saurais si quelque chose ne va pas. J'ai... Besoin de passer mes premiers examens, je viens de changer d'école...
-Je ne peux pas vous laisser partir.
-Je signerai la décharge, fait-elle d'un ton las, mais aussi déterminé. Autant sa vocation est claire, autant ses habitudes de patiente sont de ne pas l'être assez pour le rester.
-Au moins jusqu'à la fin d'après-midi. Si tout va bien vous pourrez filer, mais pas avant.

Elle acquiesce, redevenue docile. Repose son chemiser comme elle le peut au dessus des patchs collés à sa peau. Ses pieds touchent le sol, elle teste ses jambes avant de se laisser glisser, de se mettre bien debout. Elle se sent déjà lasse, veut rentrer chez elle. Heureusement ils ont retrouvé, et su lui confier de nouveau, son sac à main. Mais sa voiture est au garage et son téléphone en miettes. Si elle se fait un peu de monnaie elle pourra appeler Blue ou un taxi à une cabine quelconque. Il y a bien encore une cabine quelque part ?...

Alors qu'elle scrutait les panneaux pour trouver par où aller afin de trouver son graal à petite monnaie, un infirmier l'approche et l'interpelle, lui demandant si elle est bien Miss Huntington, parce que la police la cherche. Elle force un sourire, dodeline de la tête. Suit la direction.

L'homme aux excuses est là. Elle le reconnait aisément, avec sa barbe et ses beaux yeux sombres, et quand bien même elle n'aurait pas imprimé son visage, les uniformes qui le flanquent l'auraient indiqué clairement. Il parle, et elle met le doigt sur son accent à lui. Français, sans doute, ou quelque chose de latin... Est-ce qu'on l'accuse de quelque chose ou est-ce qu'il se sent coupable ? Elle n'a qu'une petite bosse au front en dehors de ses palpitations... Elle approche, inspire, encore plus pâle qu'à son habitude. Assez pour que le premier policier qui la regarde fasse.

-Oulà, vous voulez une chaise ?

Comme s'il craignait qu'elle lui claque entre les doigts. Elle dénie de la tête, tire sur sa gorge le col de sa chemise à voir le regard de l'autre représentant des forces de l'ordre glisser vers sa poitrine. Oh, rien de graveleux à son oeillade. Il avise le monitoring cardiaque qu'elle porte et les fils colorés qui lui sortent du vêtement.

-Je vais bien, soupire-t-elle, déjà lasse. Je vous assure, je vais bien...
-Très bien, miss...
-Huntington. Carmine, Huntington. Avec un e à Carmine, glisse-t-elle par habitude qu'on écorche son prénom.
-Vous avez une déclaration à faire concernant l'accident dont vous avez été victime ?

Victime ? Elle cille. Donc ils le prennent bien pour le responsable de l'accident, alors que c'est probablement elle qui a du franchir la voie devant lui... Mais, d'une façon médiocre et coupable, elle ne peut pas avouer la vérité de but en blanc, dire qu'elle fixait benoîtement son téléphone, penchée sur son siège et pas sur sa route ! Elle ne peut pas se faire suspendre son permis aussi tôt dans l'année, ses études sont importantes et l'église est si loin de son logement... Elle ouvre sa bouche cyanosée au centre, la referme, la rouvre, et reprend d'un ton plus haut à l'accent anglais si typique et si reconnaissable.

-Oh, je... Oh ! Il y a méprise, je vous assure. Je...

Dieu lui pardonne ! Elle ira se confesser. Se sent déjà coupable. Heureusement pour son mensonge, ses joues, avec sa force, ne peuvent pas rougir en l'état.

-J'ai senti que je faisais un malaise au volant. Je veux dire, il y avait longtemps que je n'en avais pas fait, mais j'imagine que les examens... Elle agite la main à côté de son visage. Je, j'ai fouillé mon sac pour trouver mon médicament, et j'ai du défaillir, ou mal rouler, ou je ne sais pas...

Les policiers se regardent l'un l'autre. Ce n'est sans doute pas confortable d'accuser une jeune fille malade d'avoir été imprudente.

-A quelle vitesse vous rouliez ? Reprend le premier.
-Oh, j'étais en dessous de la limite de 5, ou 10 kilomètres heure... elle sourit faiblement. Je ne roule jamais pile à la vitesse, vous savez, je n'aime pas ça, et...
-Vous restez sur votre version ?
-Je crois que j'en suis assez sûre...
-Bon. On va vous laisser vous reposer. Soyez prudente sur la route avec votre maladie, d'accord ?
-Oui...

Ses épaules se sont affaissées. Les hommes, leurs ordres, leur paternalisme... Elle ne le montre que par son regard qui s'abaisse et ses yeux qui perdent de leur éclat, mais c'est si... Pénible. Lourd. Traînant. Pauvre petite fille malade. Fragile. Ils s'éloignent. elle reprend timidement, pour l'homme aux beaux yeux qui s'est tant excusé pour elle.

-Je suis tellement désolée de vous avoir causé tout ce souci... Vous, hm, vous n'avez rien, j'espère ? Oh, si... Si vous avez des frais, laissez-moi vous les rembourser, s'il vous plaît, monsieur... Monsieur ?

Elle ferme un instant les yeux. Blue va être inquiète. Son père va lui faire un virement, oui, mais avec un intitulé dont elle connaît déjà la teneur. Si seulement elle pouvait cracher sur sa dépendance à lui...

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Être accidentellement fautif.

La nervosité est telle que je ne sais la contrôler. Mes doigts jouent entre eux puis viennent s'agripper à ma barbe pour donner l'air de s'occuper. Les gestes agacent le flic - le blond - qui contracte sa superbe mâchoire et commence à pianoter sur son téléphone.
Veut-il m'emmener ? Le peut-il seulement ? Je ne suis pas un spécialiste des forces de l'ordre. Déjà en France. Alors ici ?... Finalement mes mains quittent leur fausse occupation pour venir s'agiter devant moi quand j'assure ne pas avoir commis d'infraction - pas sciemment en tout cas.

Quand la jeune femme s'approche, le blond cesse de sourire bêtement. Le voilà dans son rôle préféré, le principal. Le preux chevalier, gardien de la sécurité publique, de l'ordre. Défenseur de la veuve et l'orphelin, tout ça.
C'est son collègue cependant qui interroge la victime. Moi, je reste figé devant sa frêle silhouette. Je cherche une preuve, le moindre indice qui pourra me rassurer quant à sa santé : mais je ne vois rien. Elle semble épuisée, choquée ?

Je l'entends alors expliquer son malaise, du à une pathologie que je ne comprends pas. Les hommes perdent de leur superbe. Le témoignage de la miss Huntington les prive de tout acte héroïque. Ils ne blâmeront plus le français délinquant.
Mes lèvres s'entrouvrent pour articuler un "au revoir" à leur attention puis je fronce les sourcils, peinant à trouver une cohérence à son histoire ;

-Je suis tellement désolée de vous avoir causé tout ce souci... Vous, hm, vous n'avez rien, j'espère ? Oh, si... Si vous avez des frais, laissez-moi vous les rembourser, s'il vous plaît, monsieur... Monsieur ?

" Non je n'ai rien, je, vous voulez vous poser ? "

Non, elle l'a déjà fait comprendre. Pour autant, je n'attends pas sa réponse et je me déplace jusqu'aux chaises plastiques posées dans le couloir afin de l'inciter - dans un anglais approximatif - à se poser.

" C'est votre voiture qui a été la plus abîmée, il faut qu'on fasse un constat pour que vous puissiez contacter votre assurance. Vous voulez que j'aille chercher les papiers ? Oh, vous devez d'abord vous reposer, ça peut attendre ! "

Je piétine, fais presque un tour sur moi-même quand une porte s'ouvre sur deux infirmières débordées, puis je reviens à la jeune femme, une main de retour sur ma barbe sombre, l'autre au fond de ma poche.

Elle est si pâle...
Bégayant un truc qui se veut poli, je m'éloigne pour atteindre la première machine à café à proximité et en paye deux. Si elle n'en boit pas ? Je n'en suis pas là. Je reviens lui tendre l'un des gobelets, les traits toujours inquiets, pour répondre - enfin :

" Sevan. Je m'appelle Sevan... Vous ne devez pas vous allonger ? "

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Accidental guilt

Crashing glass and steel.
Elle entrouvre la bouche pour refuser une nouvelle fois la proposition de s'asseoir - elle a déjà passé une petite heure allongée sur un brancard, merci bien ! - mais, à voir l'agitation de l'homme qu'elle a percuté, elle la referme. Force un petit sourire, l'approche docilement, la tête légèrement plus basse. Elle lui doit bien ça, avec tout ce qu'elle a provoqué par sa sottise... Grand Dieu, on l'a même accusé pour sa faute ! Heureusement pour sa conscience qu'elle est celle à récolter le plus de dégats, elle aurait été dans tous ses états, si la situation avait été inverse.

Il continue. S'agite, va ici, là, tourne, revient, passe devant des infirmières, puis derrière, et continue, continue... elle ne peut pas l'en blâmer, et se met très bien à sa place. Les papiers, l'assurance, elle... Les mots se percutent dans sa bouche et il semble peiner à les trouver. Peut-être par manque d'habitude, peut-être, également, parce qu'avec tout ce stress il manque de la concentration nécessaire pour parvenir à s'exprimer. Carmine lève les mains, lui présentant les paumes dans un petit geste prudent, qui se veut un peu tempérant.

-Monsieur... Monsieur ? Tout va bien, oui, rien de pressé... Je... Je dois avoir les papiers pour le constat dans... Un pincement de lèvres. Dans ma voiture...

Elle serait bien en peine de trouver les mots pour le rassurer, alors lorsqu'il bredouille quelque chose et s'éloigne, elle sourit encore un peu plus - ça reste à peine marqué, et plus une expression désolée qu'amicale, et encore moins joyeuse - et s'assied doucement. Malgré son petit poids de plume, le plastique en parvient à grincer. Elle grimace, se rassied mieux, les jambes bien droites et bien serrées et la jupe bien planquée sur les genoux, lissée sur les cuisses.

Quand il revient, elle bat des cils, les yeux oscillants entre ce qu'il tend et ses yeux à lui, avant qu'elle ne comprenne, en retard, qu'il lui offre un café.

-Oh ! E-excusez-moi, pardon, merci, bredouille-t-elle en acceptant la petite coupe en papier. Elle aime le café, bien qu'il serait plus digne (plus anglais !) de favoriser le thé. Mais elle suppose que c'est son énième façon d'être une mauvaise fille. Je vous en prie, installez-vous...

Elle désigne la chaise à ses côtés, inspirant, avant de porter le café à ses lèvres. Encore tout brûlant de la traite mécanique. Elle y souffle longuement, en prend une minuscule gorgée prudente. Son palais s'embrase. Elle déglutit.

-Carmine, se présente-elle en retour, avant d'avoir un sourire gauche, maladroit. Enfin, vous avez du l'entendre... Quelle gourde. Elle inspire, a un énième soupir. Non, non, c'est juste le choc, mon coeur va s'en remettre. Ce sont des choses qui m'arrivent...

Seigneur, qu'elle se sent gênée. Il semble bien aimable, cet inconnu, et aussi peu apte qu'elle à s'apaiser et à s'excuser de ce qui vient de se passer. Il faut qu'elle se rattrappe un peu !

-Je, hm ? Vous êtes français ? J'ai appris le français. Nous, hm, je peux le parler si vous préférez. Et que vous accusez mon accent ! Elle tente une vague plaisanterie, cherchant à détendre l'atmosphère, esquissant un sourire plus aimable cette fois. Et, s'il vous plait, ne vous inquiétez pas à ce point... Je vais finir par croire que je suis contagieuse !

Une nouvelle gorgée. Le café est toujours très chaud, mais c'est supportable sans se faire mal. Les yeux de Carmine s'ouvrent plus grand alors qu'une évidence la percute. S'il conduisait, c'est qu'il allait quelque part. Quelque part où il n'est pas, bien à cause d'elle !

-Est-ce que vous êtes pressé ? Vous attendez peut-être le constat pour repartir... Excusez-moi, je vous retiens !

Le jour où elle arrêtera de demander pardon, c'ets sans doute qu'elle aura fini par mourir, il faut croire.

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Être accidentellement fautif.

Elle s'empare du café et m'invite à m'assoir sur une chaise qui semble me crier d'y aller doucement. Un grincement et une gorgée de café plus tard, je m'apaise. Un peu. L'adrénaline provoquée par le choc est encore dense et je sens mon cœur battre un rythme quasi frénétique. J'aurai pu tuer cette gamine...
Poliment elle relativise néanmoins, j'acquiesce, feignant d'être convaincu. J'ose espérer que les médecins vont la garder quelques temps. Au moins la fin de la journée !

-Je, hm ? Vous êtes français ? J'ai appris le français. Nous, hm, je peux le parler si vous préférez. Et que vous accusez mon accent ! [...] Et, s'il vous plait, ne vous inquiétez pas à ce point... Je vais finir par croire que je suis contagieuse !

" Oh comme vous voulez, j'essaye encore de perfectionner mon anglais. "

Dis-je dans ma langue natale, réalisant qu'elle comprend parfaitement. Ceci dit, aujourd'hui, je comprends toujours ce que me disent mes interlocuteurs. Leur répondre avec justesse reste l'exercice le plus difficile. Il en est peut être de même pour Carmine.

-Est-ce que vous êtes pressé ? Vous attendez peut-être le constat pour repartir... Excusez-moi, je vous retiens !

" Pressé ? " Je me replonge alors dans le contexte de l'accident. Effectivement si je conduisais, je me rendais quelque part... je souris en haussant négligemment les épaules. " Non rassurez-vous, j'avais deux trois courses à faire... "

Et tellement besoin de me changer les idées pour retrouver un peu d'inspiration. Ma foi, je ne demandais pas tant de préoccupation.

" Et vous alliez... En cours peut être ? "

Son inquiétude rassurée, c'est la mienne qui s'affole. Je vois arriver un large type, blond, les mains solides et le regard dur s'avancer dans le couloir. Et dans ma tête, c'est le défilé des hypothèses. Un copain ? Le petit ami en colère ? Le père ! C'est probablement son père ! Cette fille n'a peut être pas la vingtaine et je n'ai pas eu le réflexe de prévenir quelqu'un !!!

" Les infirmières ont contacté votre famille ? Je, vous voulez téléphoner ? Je vais demander aux infirmières si quelqu'un vient vous chercher ! "

Je me lève et, manquant de le jeter au sol, lui tends mon téléphone tandis que la montagne blonde nous passe devant sans nous adresser le moindre regard.
Elle est jeune, est surement attendue par un professeur, des camarades ou ses parents, et n'a ni moyen de les rejoindre ni de les appeler.
Bravo Sevan.

" Si ça peut vous aider je vous déposerais. Je conduis bien, la plupart du temps. "

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