[DC] Let's make the most of the night like we're gonna die young

Feat Gillian Zinser © crédit.

Joy Worthington

Let's make the most of the night like we're gonna die young.

Principales qualités
Courageuse
Juste
Loyal
Déterminée
Rusée
Libérée
Souriante
Intelligente
Manuel
Ouverte d'esprit
Tactile Principaux défauts
Impulsive mais étrangement zen
Folle
Déjantée
Hystérique
Névrosée
Inconsciente
Rêveuse
Envahissante
Rebelle
Volage
Curieuse
Manipulatrice
Dérangée mentalement
Fêtarde
Possessive
Lunatique
Bipolaire
Etrange
Provocatrice
N'a pas vraiment de limite
— Les petits détails croustillants.

Le soleil tape contre la tôle verte du van. Le chant des oiseaux se mélange au son du ukulélé et du banjo ainsi qu'aux rires qui fusent et se propagent à travers champ. L'été arrive à grands pas, la saison préférée de ces individus qui squattent depuis quelque temps cette étendue d'herbe et de fleurs sauvages. De la fumée et des bruits étranges sortent par les fenêtres du véhicule. Lorsque l'on s'approche de plus près, on peut sentir l'odeur de marijuana qui chatouille nos narines, les bruits deviennent plus distincts et l'on peut deviner que deux personnes sont à l'intérieur. Un homme rigole. Son rire n'est pas bien vif, plutôt lourd et endormi. La seconde se trouve être une femme. Elle gémit, halète. On pourrait croire que ce ne sont que deux adultes qui s'adonnent au plaisir charnel, mais ce n'en est rien. Les jambes écartées, allongée sur un morceau de mousse mangé aux mythes faisant office de matelas, elle pousse de toutes ses forces, ses joues colorées d'un rouge écarlate. L'homme lui tient la main, il n'a pas l'air inquiet par les cris que pousse sa dulcinée, peut-être même rigole t-il pour ça ? Il la lâche pour finir de rouler son joint, la femme pousse une dernière fois et échappe un cri de jouissance lorsque le petit être sort complètement de son corps : Joy est née. Les deux amoureux laissent l'enfant pleurer sur le matelas, encore relié par le cordon ombilical. Elle lui prend le joint de la bouche pour tirer dessus, il en profite pour lui sucer et lui mordiller le mamelon. Ça la fait rire, lui aussi, ils sont euphoriques, heureux, joyeux. "Appelons-le Joy" Lâche-t-elle sans prendre la peine de regarder le sexe du nourrisson. Le père rigole, toujours et encore, comme seule réponse et embrasse sa compagne une nouvelle fois. Il s'empare d'un couteau de poche et tente tant bien que mal de viser le cordon afin de séparer la mère de l'enfant. Il lui fallu quelques secondes afin d'être sûr de ne pas planter le bébé. Le jeune père prend le bambin dans ses bras tout contre son torse, et lui déposer un doux baisé sur ses minuscules petites lèvres. Nombreux sont ceux qui attendaient la naissance de cet enfant, tous trépignent d'impatience à la porte du van que l'on vienne annoncer la bonne nouvelle. Il sort avec Joy, laissant la jeune femme à l'intérieur, et lève le bébé au-dessus de sa tête le mettant à la vue de toute la communauté. "JOY EST NÉÉÉE !" Tout le monde cri, applaudit, rigole, certain se mettent à danser quand d'autre s'embrassent. Chacun attend de pouvoir porter l'enfant dans leur bras. Elle passe de main en main, touchant au passage leurs poitrines nues, homme comme femme, des dizaines de bouches se collent à la sienne mais elle n'a pas l'air inquiète, elle sait qu'elle est chez elle.

Elle court et sautille sous la pluie, ses longs cheveux blonds lui fouettant le dos à chacun de ses pas. L'odeur de la terre mouillée la rend de bonne humeur, elle se sent vivifiée et ressourcée. Mais ce qui la rend encore plus heureuse, c'est de savoir qu'elle va venir lui rendre visite comme tous les soirs depuis presque trois mois, cette petite fille à l'allure frêle. Elle l'avait trouvé dans la forêt à côté du campement, recroquevillé sur elle-même sous un tas de ronce et de lierre complètement paniquée et apeurée. Elle l'avait ramené dans la caravane pour soigner chacune de ses plaies. Étonnement, cette fille aux cheveux noirs savait qu'elle pouvait avoir confiance en celle aux cheveux d'or, et s'était tout de suite sentie en sécurité. La première semaine, elle ne parlait pas beaucoup, alors Joy ne faisait que lui tenir compagnie sans rien demander de plus, tout en sachant qu'elle parlerait d'elle-même. Il lui fallu un mois pour ne plus hésiter à lui parler comme à une amie, un autre pour lui avouer se terrible secret. Joy l'attendait, assise sur le portail de fortune de la clairière fait de rondin de bois, jouant avec ses pieds. La pluie avait cessé. Lorsqu'elle l'aperçue, elle se mit à courir vers elle pour la serrer dans ses bras. Peu habitué au contact, la petite fille aux cheveux courts se contracta mais Joy ne s'en aperçue pas, trop heureuse de la revoir. Elle lui prend la main et la traîne derrière elle. "Allez viens tu es en retard, ça va bientôt commencer !" C'était la première fois qu'elle allait assister à une de leurs soirées, déclinant auparavant toutes les invitations qu'on avait pu lui faire. Elle avait fini par craquer, fatiguée et incapable de refuser quoi que ce soit à Joy. Elle se mit à sautiller de nouveau, la fillette à l'allure de garçon manqué essayant tant bien que mal de la suivre sous ce ciel étoilé. "Tu verras, je suis sûr que ça va te plaire !" Elle ne partageait pas cet avis. Ils croisèrent une femme, courant nue en direction d'une source de lumière, cheveux de jais détourne le regard totalement gêné. "Salut les enfants !" " Coucou Judie, ça commence bientôt ?" "Je crois même que ça a commencé !" Judy les dépasse, pressée d'arriver pour ne rien louper. "Mince ! Vite, grouillons nous !" Elle lâche la main de son amie et se met à courir le plus vite possible en rigolant. "Attrapes moi Teddy !" Elle sourit avant de se mettre à la poursuite de Joy. Teddy lui attrape le bras mais il est trop tard, elles sont déjà arrivées. Elle la lâche lentement, ébahie par le spectacle qui se déroule devant elle. Des lampions mais aussi des guirlandes de toutes les couleurs sont suspendues dans les arbres et déposées à même le sol. Tous les occupants du campement semblent s'être réuni pour former un grand cercle au centre duquel se dresse un feu de camp. Un homme joue d'un instrument de musique mais Teddy serait incapable de dire son nom, plusieurs individus dansent au rythme de la musique quand d'autre chantent en coeur. Tous exposent leurs nudités sans aucune gêne. "Allez viens on va trouver une place !" Joy attrape une nouvelle fois le bras de son amie pour se glisser dans le cercle, une femme et son petit garçon s'écartent pour leur faire de la place. Elle restent ainsi sans parler, écoutant et regardant le spectacle qui se déroule devant eux, Joy applaudit, danse et chante à tue-tête, Teddy la regarde les yeux brillants, comme s'il n'y avait qu'elle. L'homme se met à conter une histoire, tout le monde est absorbé par ses paroles, sa voix résonne dans le champ. "Il te touche encore ?" Chuchote t-elle inquiète. Ted' garde les yeux fixés sur le feu qui ondule devant elle, incapable de la regarder. "Oui." Elle déglutit avec peine, sa gorge comme prise dans un étau. "Tu sais que tu peux venir habiter avec nous, hein Ted', tu le sais !?" Une femme les interromps en glissant entre eux un plateau de toast sans viande. "Vous avez faim mes amours ?" Joy se sert, Teddy sourit "Oui, je le sais Joy" Cela ne fait que confirmer qu'elle se sent chez elle quand Joy est auprès d'elle.

Allongée sur le ventre dans le plus simple appareil, elle se réveille doucement grâce au lever du soleil. Joy passe sa main sur le draps froid qui aurait du être réchauffé par le corps de Teddy. A la place de ça, elle sent un bout de papier se glisser entre ses doigts. Elle s'en saisie le sourire aux lèvres, se tourne sur le dos afin de mieux lire en dévoilant sa poitrine. Le papier est plié en deux, 'Joy' inscrit sur la première face, son écriture. Elle regarde son prénom un instant, puis le déplie pour commencer à lire, aux anges. Au fur et à mesure qu'elle avance son sourire s'efface, son visage se décompose puis s'assombrit. Elle hurle de rage, expulse toute l'air de ses poumons à s'en étrangler. Elle se lève d'un bon au pied du lit, ses mains tremblent, sa respiration est saccadée. La jeune femme fait un pas vers le bureau et balaye tout de la main. Elle descend en trombe, prenant au passage la batte de baseball de sa bien aimée, détruisant tout sous le passage de l'épais morceaux de bois. Quelques instants plus tard et sa colère apaisée, elle s’effondre sur le sol jonché de bris verres, ses larmes coulants le long de ses joues, le visage pourtant impassible.

Quelques années s'écoulent, elle la retrouve enfin à Vancouver. Joy n'a jamais cessée de penser à elle, à l'amour indéfinissable qu'elle lui porte, mais aussi à cette haine qui l'est tout autant. Elle leur parle de changement, d'horizons qu'ils n'ont jamais vu, et voilà que la communauté la suit jusqu'ici, jusqu’à Teddy.