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 (gabriel) need you tonight.

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MessageSujet: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyMer 10 Mai - 22:29

Lorsque tu réponds à mon dernier message, je ressens une pointe de soulagement m'envahir. Légère, très subtile, puisque ta froideur reste présente, mais je suis rassuré de savoir que tu es vivant. Je commençais à être bouffé par la panique de ne pas recevoir de messages, alors que j'attendais uniquement la preuve ultime de ta vivacité. J'avais beau extirper de légers sourires à l'hôpital, pour assurer aux infirmiers que mon bien-être psychique n'était plus aussi fragilisé que les derniers jours, ou même à Felipe pour éviter que sa culpabilité ne grandisse, j'ai toujours ce vide au creux de ma poitrine. Ton absence me broie le cœur avec une telle intensité que j'ai toujours l'impression qu'un poids bloque ma respiration. Je tente de divaguer, négliger cette douleur lancinante, en savourant la présence de Felipe ou celle d'Erwin, qui me surveille d'un œil curieux. On joue parfois aux cartes, on regarde des animés, on tente de s'amuser comme on peut, mais j'ai le coeur qui se serre chaque fois que ton visage se dessine à l'intérieur de ma mémoire. Tu me manques à un point dingue. J'ai envie de sentir tes doigts dans mes cheveux, tes baisers pleins d'inquiétude contre mon front, ton amour m'exploser à la figure. Mais rien ne vient. Pas un geste, pas un regard, pas un putain de message reçu sur mon portable. Pourtant j'observe le fond de verrouillage régulièrement pour m'assurer que tu n'as pas répondu, mais rien. Pas un signe de vie. Alors je meurs chaque jour un peu plus. Et même si ça te blesserait de l'apprendre, heureusement que Felipe était là. Je me serais sans doute suicidé avant qu'un médecin puisse me sauver. J'ai eu tout de même un mécanisme de destruction en recrachant tout ce que j'ingurgitais. J'ai ressenti ce goût de désespoir, de dégoût de moi-même, alors je me foutais un doigt au fond de la gorge pour vomir. Mes crises d'anorexie sont revenues avec tant de virulence que je n'ai pu les contrôler. Tu les calmais lorsque j'étais adolescent. Quand tu voyais mon corps fébrile, maigre, tu ne pouvais te résigner à me laisser dans mon mutisme. C'est toi qui m'en as fait sortir, en me délivrant tout ton amour et ta compréhension. Tu m'as aiguillé sur la bonne pente, sans me juger, et voilà que je replonge dans les démons et de cette peur de l'abandon. Tes mots à l'hôpital me restent encore à travers le cœur, car j'ai peur qu'ils soient véridiques. J'ai peur que cette fois, la déception que tu éprouves à mon égard soit trop conséquente pour être dépassée. Alors quand je suis sur le chemin pour te rejoindre à la villa, je tremble avec force, sans réussir à me ressaisir. J'ai plaqué mon cours à l'université pour marcher sans attendre une seule minute supplémentaire, car j'ai un besoin compulsif d'être auprès de toi. Deux semaines que je ne t'ai pas aperçu, ni parlé, et ça forme un manque considérable en moi.

Je ne peux pas survivre plus longtemps, alors je m'empresse jusqu'à notre refuge. Le portail est ouvert, je m'introduis facilement puis gagne l'entrée. Je me déplace jusqu'au salon et constate les dégâts. Certains meubles sont renversés, des tas de papiers ont été envoyés valser partout à l'intérieur. Il y a aussi des cadavres de vin rouge qui traînent sur le sol, même du liquide qui s'est échappé contre tes dossiers. Je trouve des fleurs fanées que je t'avais offertes, qui ont été sans doute écrabouillées à terre - par tes pieds ou le poids d'autres objets. La scène est effrayante, oppressante. Je n'imagine même pas le taux de rage qui a dû submerger ta poitrine, encore moins le chagrin qui t'a poussé à te détester au point de négliger tout ce qui t'appartenait. J'avance doucement jusqu'à la cuisine, mais il n'existe aucune trace de toi, si ce n'est la vaisselle explosée sur le carrelage. Ta folie t'a gagné et tu l'as rejetée sur tous les meubles de notre habitation. Tu t'es perdu dans ta hargne sans réussir à te perdre dans des émotions plus positives, et je me sens à la renverse un instant. Je me retiens à la table, affrontant un état de vertige, avant de reprendre mes esprits et d'ouvrir le frigo. C'est le vide, comme doit l'être ton coeur. Je continue de me déplacer dans chaque pièce, en prononçant ton prénom. Je te cherche tandis que mon coeur s'emporte et est pris d'inquiétude. Ma voix est un murmure, je ne suis pas certain que tu puisses l'entendre d'en haut. Je monte à l'étage, fouille dans ta chambre, ton bureau, la salle de bain, notre espace détente. Rien. Alors je m'introduis dans ma chambre et je te trouve là, allongé sur mon lit, blotti sous les couettes. Je suis surpris de t'apercevoir dans ce lieu, qui m'appartient en quelque sorte même si la villa est à ton nom. Je sais ce que cela signifie. Pourtant je reste bloqué à la porte, comme un con étonné. Je suis bouffé par ta propre douleur, tu me la renvoies en pleine figure sans rien dire. Je la sens frôler les pores de ma peau, s'insinuer vicieusement dans mes veines. Je sens ton manque de moi, ta peur, ta peine. Je sens combien je te suis vital et j'ai envie de me fondre en larmes.

Je me contente de me diriger vers le côté du lit où tu es placé, pour m'accroupir à ton niveau et caresser ton visage. « Coucou... » Tu as l'air déconnecté. Je te regarde avec douceur et détaille tes traits. Ils sont tirés par la fatigue, la souffrance extrême. Tu es au bout du rouleau. Tu as la barbe abondante, les cheveux décoiffés, les cernes sous les yeux. Je ne t'ai jamais vu aussi peu charmant, honnêtement. Je pose un baiser contre ta joue pour t'administrer de la tendresse, puis je me relève et retire ma veste noire ainsi que mes chaussures. Je la pose sur le siège du bureau, m'introduis dans le lit par le bout accessible. Je me colle à ton dos dénudé, pour enserrer ta taille d'un bras et glisser l'autre sous ta nuque. Je te compresse contre moi, avec autant de force que mon amour est grand. Je veux te montrer à quel point il est énorme. Alors je te serre sans relâche, et je dépose des baisers contre ton épaule. Ma main s'emmêle dans tes cheveux, alors que je murmure à l'oreille : « Je t'aime. » Je veux que tu le saches, que tu te noies dans l'amour que je t'offre. J'espère que tu ne me repousseras pas, mais je ne crois pas. Je sens que tu as besoin de relâcher tes nerfs. Tu as besoin de mon affection, comme la tienne m'est essentielle. On ne vit pas sans l'autre, pas vrai ? Et je vois bien que tu n'as jamais pu m'oublier ne serait-ce qu'une minute. Cette pensée me donne envie de fondre en larmes, toutefois je me contente de quelques-unes contre mes joues. Je pleure en silence car je dois faire preuve de force pour toi. Je continue alors à me blottir dans ton dos, ma jambe s'accroche même à la tienne, s'enroulant autour, comme lorsque j'étais gamin. A cet instant, je n'ai plus la sensation que tu aies été cette ombre protectrice et fraternelle qui planait autour de moi lorsque je n'étais qu'un bambin ; ou cet ami à peine adulte qui me tendait la main lorsque ma mère me délaissait, encore, pour les substances illicites. Tu n'es plus l'oncle qui soignait mes plaies formées sur mes genoux ou mes coudes, ou même les plaies béantes au creux de mon cœur. Tu es juste cette figure paternelle. Ce père écorché par une haine grandissante ressentie par son gosse. Ce père qui protège, tente d'aspirer tous les maux, et qui se retrouve avec une âme arrachée, déchiquetée. Mon père. Alors je ne te lâche plus, je ne fais que serrer plus fort à chaque seconde pour te procurer l'amour que tu m'as toujours accordé au fil des années.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyJeu 11 Mai - 12:33



" On était comme deux blessés qui n'osent pas se toucher de peur de se faire mal. Et qui se contentent d'esquisser quelques gestes à travers leurs bandages, le plus doucement possible pour ne pas faire craquer les pansements."
 
Lorsque Gabriel franchit le seuil de sa villa, il sent le vide lui exploser à la figure. Il sent la douleur se faire plus violente. Il crie sa haine dans un hurlement qui fait trembler les murs. Puis il ferme tout. Il laisse le noir se faire. Et dans le silence des murs il n’entend que l’écho du crie qu’il vient de pousser. Il a envie d’éteindre son portable mais il garde contact avec Erwin. Seul point d’ancrage face à la tempête qui le submerge. Son ami voudrait venir le voir. Mais il a envie d’être seul et de ce laisser dévorer par toutes les sensations malsaines qui viennent l’enlacer. La danse pourrait être belle mais elle risque de frôler la mort vu toutes les idées qui verrouillent l’esprit de Gabriel. Les mots de Stan sonnent sans cesse dans sa tête, ils répondent au coup qu’il a donné à Felipe. Il a vidé sa rage au commissariat, mais rien ne pourra être fait si Stan garde le silence. Et Gabriel sait qu’il le gardera. Il le gardera pour sauver le connard de démon qui a fait de lui une âme vide et un cœur froid. Et Gabriel rage avec plus de violence. Il s’saccage son bureau. Détruit même ses plus belles réalisations, son dernier projet. Il n’a plus rien à faire de rien. Stan lui a arraché le cœur. Il l’a broyé et rien ni personne ne pourra l’apaiser. Il crie et ses larmes se mêlent aux mots insolents qu’il prononce. Il maudit Felipe. Il insulte Stan. Il détruit tout l’amour qu’il lui porte. Il ne veut même pas en garder une miette. Il sait que c’est une cause perdu, il n’y arrivera pas. Stan c’est toute sa vie, et Erwin lui fait bien comprendre au travers de ses messages. Mais il s’en fout. Il est prêt à tout pour effacer la douleur qui s’infiltre dans son corps le malmenant avec virulence sans épargner le moindre recoin. Il se laisse bouffer par la bête. Il la laisse se repaitre de sa chair, de son cœur, de son âme. Il la sent arracher chaque parcelle de son être. Et les cris se font étouffants. Et la souffrance l’enlise dans un enfer dont il ne sortira surement pas vivant. Et les heures passent effaçant les jours et les nuits, et il s’enfonce d’avantage. Il boit du vin rouge. Rouge comme son sang qu’il fait couler doucement en se tailladant la chair de ses bras. Il veut faire sortir la souffrance de son corps. Mais tout ce qu’il fait c’est la rendre plus forte. Pour ne pas sombrer totalement il échange des sms avec Erwin seule bouée dans son océan déchainé. Il prend même des nouvelles de Stan parce qu’au fond ce gamin il l’aime malgré tout. Malgré les mots. Malgré l’outrage. Malgré la souffrance. Malgré la rage. Il l’aime tellement que pour ne plus entendre son cœur crier, que pour ne plus sentir ses larmes acides le dévorer. Il trouve refuge dans sa chambre ou dans le cabanon quand le jour s’éteint et que l’ombre repend son aile dans le ciel. Là il se sent vivant au milieu des objets qui respirent Stan. Il se perd dans cet univers quelques instants. Et il oublie la colère, la haine et la rage. Un bref instant. Le temps qu’une rose s’éveille ou qu’une brise se lève. Et puis il se laisse happer de nouveau par tout ce qu’il ressent et qui le tue à petit feu, mais surement.

Les jours s’envolent. Les nuits le déportent. Et les heures s’accumulent sous le regard de Gabriel qui se ternit. Il devient l’ombre de son ombre. Certaines pièces de la villa ne ressemblent plus à rien. Juste à un champ de bataille. Que Gabriel survole de sa présence. Il se sent vidé de toute essence de vie. Il traine sa carcasse comme un poids mort. Il ne s’alimente plus. Le frigo est comme son cœur. Vide. Il fume cigarette sur cigarette. Il boit, vide ses grands crus comme s’ils n’étaient qu’un banal jus de raisins. Il hurle encore mais avec moins de force, ses cordes vocales n’en peuvent plus. Ses lames de rasoir lui servent à se taillader chaque jour d’avantage. Il en oublie de se raser. Il oublie le monde des vivants pour effleurer celui des morts. Il y a juste son ami qui éveille un soupçon de survie. Son ami a qui il a permis de venir une fois au cabanon mais sans s’éterniser. Sans tout dévoiler. Quitte à payer le prix de sa trahison plus tard. Il sait qu’il ne tiendra pas longtemps. Alors il décide de lire les messages de Stan. Il y en a plusieurs. Ils sont doux et sucrés comme du miel. Mais ils sont aussi remplit d’inquiète et de peur. De remords. Mais Gabriel est tellement loin que lorsqu’il y répond ses mots sont juste froids et sans saveurs. Il ne peut pas l’empêcher d’aller au cabanon. Tout ce qu’il lui demande c’est de ne pas venir dans la villa. Non là c’est son territoire. Son enfer.  La croix qu’il doit porter parce que Stan l'a rejeté au profit de son bourreau.

Il s’enfuit dans la chambre de son neveu. Il en crève de le savoir si prêt. Alors il le retrouve au milieu des dessins de son enfance qu’il a étalé au travers de la pièce. Dessins que les gosses faisaient pour leurs pères et que Stan faisait pour lui. Il le retrouve en se glissant dans son lit cherchant son odeur qui a disparu au profit de la sienne. Il laisse son sang souillé encore les draps. Il reste là, blotti entre vide et silence. Entre raison et déraison. Entre envie de courir vers lui et envie de finir de mourir. Il ne l’entend pas rentrer. Il ne l’entend pas l’appeler. Ou s’il entend pour Gabriel c’est comme un rêve. Et puis il a cette présence qui s’accroupit prêt de lui. Cette voix rassurante et si familière qu’il en exploserait de joie.  Cette main qui se glisse et qui réchauffe sa chair gelée. Mais il ne sait pas si c’est la réalité. Il sait juste que ça lui fait du bien. Même si cela lui fait mal de se sentir bien. Puis il sent un corps se coller contre  sa chair meurtri. Un bras enlacé sa taille, un autre se glisser derrière sa nuque. Il ne bouge pas, il a peur de faire partir cet ange salvateur. Et ce mot si puissant qui vient se rependre comme un doux rayon de soleil. Il reste silencieux. N’osant y croire. Et puis il y a la douleur que procure le corps de Stan contre le sien. Il grogne ne sachant que dire. Face à cette prison qui l’enserre de sa délicatesse. Il sent les lèvres de Stan contre son épaule. Il bouge un peu. C’est si difficile d’affronter cet instant de bonheur que Stan lui procure.  « Doucement .. tu me fais mal.. » Il essaie de se tourner vers lui et dans le mouvement il découvre ses bras. Ses plaies. Le sang. Il n’y pense même pas. A cet instant il ne pense même plus. « Je t’avais dis de ne pas venir ...  à la villa ..  Pourquoi tu es là ? » Sa voix est faible lacérée de sanglot et de fatigue. Il a du mal à garder les yeux ouverts. Du mal à réaliser qu’il n’est pas un ombre de son subconscient. Doucement il soulève son bras et il pose sa main sur le visage de l’enfant. « C’est toi .. c’est bien toi. » Et les larmes viennent encore une fois noyer son regard. Lui qui les croyait taries. Elles coulent avec force le long de ses joues creusées.


good vibes.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyJeu 11 Mai - 23:12

Lorsque je débarque dans ma chambre, pensant que ce serait le dernier endroit où je pourrais te trouver, je reste un instant bloqué au niveau de la poignée. Je suis étonné de t'apercevoir dans mon lit, à te blottir dans tout ce qui se réfère à moi. La vision est émouvante, troublante, car elle renvoie tout ton amour à la figure. C'est une véritable explosion de sentiments que tu étales par ta douleur, ton état fébrile qui me submerge d'amertume et d'affection. Je ne tarde pas à te délivrer toute ma tendresse pour éviter d'encombrer davantage ton coeur de frustrations et de maux conséquents. Je me contente plutôt d'étouffer ton mal-être, de le nettoyer par mon amour profond. Je te l'affiche clairement pour que tu te laisses emporter par ce sentiment pur, subtile, qui devrait s'infiltrer au creux de ton âme chamboulée. Je t'adresse une caresse délicate contre ta joue, une étreinte contrainte mesurant le degré de mon amour, des baisers le long de ton épaule, et même ces mots empreints de sincérité. Ton trouble perceptible émane de toi, je ne parviens pas à l'atténuer, mais tu ne cherches pas à repousser mes tentatives. Tu me fais seulement comprendre que je provoque une douleur physique en te serrant aussi fort. « Tant pis. » Je réponds avec un léger sourire esquissé sur les lèvres, comme pour faire faussement preuve d'impertinence. Je n'ai pas envie de te lâcher et je ne suis pas prêt de me détacher de ton dos, mais j'accède à ta requête en desserrant légèrement mon emprise. Je me crispe moins dans ton dos, et me contente de te procurer de la douceur. J'ai envie de te noyer de mon amour pour que tu effaces toutes les bribes de souvenirs effroyables, et ces traces de morosité qui encombrent ton coeur anéanti. Je remarque bien dans la fragilité de ton corps, de ton regard qui me scrute, que le vide s'empare de toi. J'ai formé tant de déchirures dans ta poitrine que tu en reviens à peine que je me tienne auprès de toi. Si tu savais comme cette envie me dominait ! Tu me demandes toutefois pour quelles raisons j'ai osé traverser la villa, alors que tu m'avais formellement interdit d'y mettre les pieds. Je conçois que tu as voulu m'épargner l'horreur de ta douleur, le désastre crée dans la villa. Mais tu dois comprendre que je ne suis plus un enfant, et que je pourrais t'aider à ramasser tout le bordel que tu as laissé derrière toi. Ta remarque ne me blesse pas, car je remarque bien dans tes yeux pleins d'émotion que le bonheur te dévore avant tout. Tu as toutefois l'air à peine conscience que je suis présent près de toi. Je me contente de sourire et de garder ma main autour de ta taille. « Parce que j'ai décidé d'être un enfant rebelle et de ne pas toujours t'écouter ? » J'ai envie que notre complicité regagne nos cœurs, que l'engouement tapisse nos âmes. « Parce que si j'avais des dessins à afficher partout, je l'aurais sans doute fait aussi. » J'ai aperçu tous ces coloriages que tu as étalés partout, et que tu as certainement retrouvés au fond d'un tiroir. Ils t'étaient tous destinés. A l'époque, je voulais te dévoiler tout mon amour, et ma reconnaissance pour avoir décidé de me garder avec toi, malgré tout. Alors que tu étais si jeune. Mais tu as accepté de m'éduquer, de prendre soin de moi, de veiller à ce que mon bien-être psychique et physique ne se fragilisent pas. Tu as dit oui pour jouer au père, quitte à entreprendre quelques remontrances lorsque mon comportement devenait intolérable. Et voilà que tu as plongé dans toutes ces traces de notre histoire, de notre bonheur vécu. Tu n'en as arraché aucun, tu les as simplement mis en ordre pour te prendre tout mon amour de gamin dans la gueule.

Je sens finalement ton corps se pencher de mon côté, et ta main s'attacher à mon visage. Je vois tes larmes couler abondamment contre tes joues, et mon coeur se fend en deux. Je pleure aussi, en silence, sans sanglot, car ta douleur est communicative. « Évidemment que c'est moi. » Mes doigts fébriles et tremblants viennent essuyer les perles salées qui ne cessent d'échapper de tes yeux. C'est foudroyant, percutant. J'ai la douleur qui s'insinue en moi, et qui devient de plus en plus vive. Je ne la supporte plus. Elle m'arrache le cœur à chaque seconde quand je te vois dans cet état. Tu es si fragile, morose. C'est toujours qui apaisais mes démons, mes pleurs. Alors je me retrouve comme un con à ne pas savoir quoi faire pour soigner les blessures que j'ai crées. Alors je caresse ton visage, ta nuque ; je dépose même des baisers contre ta joue accessible. Je continue mes frôlements contre ton torse dénudé, tes épaules, tes bras. C'est à cet instant que je sens un contact rugueux, désagréable au niveau de ta peau extrêmement douce d'habitude. Par réflexe, je baisse le visage pour constater les dégâts contre tes bras. « C'est quoi ça ? » J'attrape un de tes bras entre mes mains pour l'observer de plus près. Il est tailladé, déchiqueté, sanglant. Ta peau s'est fissurée sous le coup de ta souffrance. Tu l'as attaquée, anéantie, sans en prendre soin. Des bouts de tissus se sont accrochés aux plaies béantes, rendant ta blessure certainement infectieuse. A cette vision, mon coeur est tranché. Il se compresse dans ma poitrine, se soulève face à ce que je considère comme une horreur. Ma douleur explose dans des larmes incessantes. « Merde Gab ! » Ma voix résonne à travers la pièce, dévoile toute ma tristesse et ma panique. Elle sonne comme un signe de colère, mais elle témoigne seulement de mon affection profonde. Je suis complètement inquiet pour ta santé dégradante. « Putain tu as même pas soigné ! Pourquoi tu as fait ça merde ! » J'étouffe dans ce poids de douleur et de culpabilité, parce que je le sais, au fond de moi, pourquoi tu as commis un geste aussi destructeur. A cause de moi, et des paroles acerbes que je t'ai balancées sans remords. Le montrer aussi clairement me déchire la poitrine. Je ne parviens pas à gérer ce torrent d'émotions qui saccage ma vie à cet instant. J'aurais tellement voulu te protéger, pour une fois. Je rince mes larmes, renifle avant de me déplacer jusqu'à la salle de bain pour soutirer du désinfectant, des compresses et de la crème cicatrisante. Je reviens dans la chambre sans un mot, m'assois sur la couverture. « Mets-toi assis. » Je te réclame en t'aidant légèrement à te redresser. J'attrape finalement ton bras et dépose une quantité abondante de désinfectant. Tant pis si tu en crèves de douleur, mais tu as un besoin urgent de stériliser la plaie béante. Tu ne peux pas laisser cicatriser sans appliquer les soins nécessaires. Alors je nettoie comme je peux, en venant attraper les morceaux qui se sont rattachés avec la compresse. J'essaye d'être délicat mais je sais pertinemment que je vais créer plus de souffrance. Lorsque j'ai effectué la tâche ardue, j'applique du désinfectant partout. Je dépose tout sur la table de chevet. Je reprends finalement place contre toi, mais cette fois la tête posée sur ton torse. Je viens recouvrir ton corps du mien, sans gêne. Et je craque complètement, parce que je n'arrive pas à être plus fort que ça. J'ai fait de mon mieux jusqu'à présent, mais la culpabilité et le doute se logent de nouveau en moi. Je verse des larmes abondantes, trop pris par l'émotion. Je me laisse emporter par le chagrin et le désespoir. Parce que tu as voulu mettre fin à ton existence et que cette idée me fait paniquer avec force. « Tu as pensé une putain de seconde à ce que j'aurais fait sans toi ? Non, ça t'est pas venu à l'esprit ? Merde Gab ! » C'est un mélange de hargne, d'angoisse et de peine que je t'accorde, parce que songer à un monde auquel tu n'appartiens plus menace de me faire atteindre la dépression. Tu n'imagines pas combien tu es devenu vital, autant pour le gamin que j'étais que pour cet homme encore fragile.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyVen 12 Mai - 19:13



" On était comme deux blessés qui n'osent pas se toucher de peur de se faire mal. Et qui se contentent d'esquisser quelques gestes à travers leurs bandages, le plus doucement possible pour ne pas faire craquer les pansements."
 
Tapi au fond du lit de Stan, Gabriel ne veux pas penser au fait que son neveu est à quelques pas de lui dans le cocon qui lui a construit avec amour. Il fait le vide dans son esprit, il ne veut pas se laisser emporter par les sentiments qui le dévorent. Cela fait des jours qu’il vit avec un trou à la place du cœur. Des jours qu’il meurt petit à petit sous le poids de la douleur. Alors il ne supporterait pas d’autres émotions. Il espère que Stan ne bravera pas son ordre et qu’il gardera ses distances. De plus il n’a pas besoin de voir l’état de la villa qui témoigne de l’état de son cœur et de son âme. Il n’a pas envie que Stan voit comment l’a mis sa rage. Il ne sait pas non plus comment il vivrait le fait de le revoir après la mal qui lui a infligé. Pourtant il voit une ombre se dessiner dans l’embrasure de la porte. Il frissonne et n’ose même pas parler au début. Ni bouger. Et puis que dire vu les derniers mots qui ont été échangés. Gabriel veut juste que l’ombre parte, mais elle s’attarde avant de devenir une présence tout contre lui. Et d’un coup la douleur se fait violente autant émotionnellement que physiquement. Il a tellement mis son corps à l’épreuve sur ces deux points que même le contact tendre du corps de Stan est difficile à supporter. Voir impossible. Cela déclenche des émotions contradictoires dans le cœur de Gabriel. Mais Stan persiste et se fait plus présent contre lui. Bravant les interdits. Bravant la rage et la haine qui les a détruit quelques jours plus tôt sans aucunes réserves. Gabriel soupire, il n’a pas la force de lutter. Et puis il n’est même pas sur que tout cela soit réel. Son corps est vidé depuis plusieurs jours, même si la colère coule encore dans ses veines comme un poison. C’est peut être la seule chose qui le maintient en vie. L’architecte essaie de résister face aux émotions qui l’enlacent. Il se sent désemparé, déchiré entre l’amour qu’il a toujours porté à ce gamin. Et la douleur que ses paroles ont éveillé et fait perdurer durant toutes ces heures d’horreur. Il a vécu un enfer. Et là. C’est comme si la présence de Stan lui offrait le paradis. Mais est-il prêt à l’accepter à nouveau ? A le frôler ?  Même si Stan lui manque énormément. Car il est conscient qu’il a lutté tous les jours contre l’envie de lui envoyer un message, même de partir à l’hôpital comme un fou pour s’assurer que tout aller bien. Mais il n’a pas pu. L’idée de trouver Felipe à ses côtés. L’idée d’être rejeté. Et puis tout le reste qui lui a bouffé le cerveau ne lui laissant plus les moyens de penser un seul instant, au lien qui l’unit à Stan. Du coup il est loin d’être aussi tactile que son neveu et ses paroles restent à mille lieux de ce qu’il éprouve vraiment à cet instant. Il ne peut pas. Pas encore. Il est trop englouti par la noirceur et la douleur. Mais il cherche à comprendre ce que Stan fait là. Après tout il lui avait dit de ne pas venir. Il en a fait encore qu’à sa tête. Comme souvent dans son existence. Combien de fois Gabriel c’est mis en colère contre sa façon de détourner ses ordres juste par rébellion. Il le voit sourire avant qu’il ne le provoque avec ses mots. Mais il n’y a rien de méchant dans ses paroles. A cet instant Stan est même plus doux qu’un agneau, il cherche juste à recoller les morceaux à sa manière. Gabriel en a bien conscience même si ça tête n’analyse pas tout. Trop de bordel et de hurlement pour faire le point. « Tu ne m’écoutes jamais de toute façon. » Un faible sourire se dessine sur ses lèvres rien de bien défini parce que tous les gestes sont douloureux pour Gabriel. Mais il est là et il laisse échapper un brin de joie même si rien n’est gagné. « Ils m’ont permis de ne pas couler comme tout ce qui me raccrochait à toi. Sans ça je serais surement plus là. Tu es resté la lumière face à toute cette noirceur. Même si je t’en ai voulu. Même si je t’en veux. » Il parle avec difficulté. Pris par les émotions puissantes qui le caressent, l’enlacent, l’oppressent même. Il voudrait se délivrer de ce poids qui pèse sur sa poitrine depuis qu’il a franchi la porte de la chambre de l’hôpital. Mais il ne sait pas comment faire. Même si la présence de Stan lui apporte un coin de ciel bleu. Son corps, son âme, son cœur sont trop entravés par les chaines de la rage pour lâcher prise tout de suite. Sur le coup Gabriel pourrait dire que c’est Stan qui l’a poussé dans l’enfer.  Mais que c’est lui aussi qui a empêché qu'il se referme complètement autour de lui.  

Gabriel réussit à se tourner pour pouvoir l’observer d’avantage. Le mouvement est douloureux, c’est comme si on avait roué de coups son corps pendant des jours. Il veut s’assurer que c’est bien son neveu qui se trouve juste là à ses côtés. Il est tellement déconnecté que tout lui semble irréel, même cette conversation. « Tu m’as manqué tu sais. » Les larmes se font plus présentes et il ne fait rien pour les arrêter ou les cacher. Elles sont en quelques sortes une délivrance ou une porte vers celle-ci. Elles éliminent doucement le poison de ses veines même s’il s’accroche encore marquant son corps d’une incroyable douleur. Alors Gabriel se laisse bercer par la tendresse que Stan déverse par ses caresses et ses baisers. Il se laisse envahir par cette nouvelle chaleur qui avait abandonné son cœur ces derniers jours. Il se sent déchiré entre douleur et bonheur. Il ne pensait pas un jour autant souffrir par amour. Même si cet amour n’a rien de charnel. Il est juste fusionnel. Il ne pense plus aux marques qui balafrent ses bras de plaies béantes. Mais Stan les voit et sa réaction ne se fait pas attendre. « Ce n'est rien Stan. » La culpabilité envahit sa voix, comme la peur de sa colère ou de tout ce qui peut découler de cette découverte. Comment lui expliquer que c’était juste un moyen de soulager la douleur devenu trop lourde. Trop étouffante. Stan regarde plus en détail les bras de Gabriel. Déchiquetés et pas soignés. Il n’en a pas vu l’utilité. La douleur de sa chair l’aidant à supporter la douleur de son cœur et de son âme. « S’il te plait Stan. » Il ne veut pas de colère ou de toute autre chose. Il veut juste se poser au milieu de la tendresse que Stan dépose, mais le jeune homme a l’air de vouloir agir autrement. Gabriel est déstabilisé, perdu. « Non j’avais juste besoin d’avoir mal ailleurs que dans mon cœur. » Il n’ose même pas regarder Stan dans les yeux. Il ne veut pas être jugé. Il ne veut pas voir non plus son inquiétude justifiée. Elle lui renvoie en pleine figure la dureté de ces derniers jours. Il ne veut pas voir ses larmes non plus signe de l’amour que Stan lui porte. C’est trop difficile pour Gabriel. Cela le met en face de cette réalité effroyable. Il a joué au con et il a fait encore plus de dégâts qu’en se barrant comme un mal propre de l’hôpital. « Laisse-moi. » Mais il n’obtient pas gain de cause, Stan le malmène, l’obligeant à se mettre assis. « Putain Stan ce n'est rien je ne vais pas mourir pour te simples entailles. » Il minimise les choses, mais il a conscient de l’état de ses bras. Il sait qu’il aurait du désinfecter. Mais tout ce qu’il voulait c’était souffrir. Stan sort de la chambre pour aller chercher ce qu’il faut pour soigner son oncle. Le temps de l’absence les larmes à nouveau se font plus imposantes. Douloureuses même. Stan s’installe à ses côtés et commence à le soigner. Gabriel grimace, rogne, fronce les yeux sous la douleur que le soin entraine. Mais il ne dit mot, de peur de se faire mettre en boite comme le gamin inconscient qu’il a été. Il serre les poings, les dents. Soupire. La douleur est presque insoutenable mais il ne sait plus ce qui la cause. Les gestes de Stan. Ou le fait qu’il réalise les choses. Surtout face aux mots de son neveu. Cela fini de lui arracher le cœur. Comment peut-il penser ça ? « Je n’ai pas voulu me suicider Stan .. je voulais juste avoir mal dans ma chair tu comprends. Je voulais soulager mon cœur .. ou du moins ce qui en restait .. enfin si j’en ai encore un .. parce que tout ça me l’a arraché .. et tu aurais survécu sans moi Stan .. la preuve tu es là. » Il ne parle pas de Felipe, mais dans sa phrase sa présence se glisse. Après tout Stan l’avait choisi ce jour là à l’hôpital. Et il le choisirait surement encore si Gabriel osait lui faire du mal. Il est même sur qu’il le choisira toujours. C’est cette idée qui a tenu sa haine en alerte durant tous ces jours. Et même là malgré la tendresse de Stan. L’ombre de Felipe plane. Et avec elle une horrible douleur.



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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptySam 27 Mai - 18:27

Je me souviens que tu m'as précisé que j'avais tout intérêt à ne pas faire d'escale dans notre villa, je me souviens aussi que le désir de me voir se faisait infime au creux de ton cœur. Pourtant j'ai contourné tes recommandations pour n'en faire qu'à ma tête, comme tu en as toujours fait qu'à la tienne. Dès que tu m'as envoyé ton message, plein de chagrin entre les lignes, je n'ai pas pu faire autrement qu'avoir cette idée-là en tête. Te retrouver est une promesse ancrée dans le cœur qui me submerge de ce doux espoir. J'ai besoin d'être près de toi, de sentir ton coeur battre contre la paume de ma main, même si je sens que ton âme est toute abîmée. Je crois connaître la profondeur de la souffrance que je t'ai causée, et les sentiments qui explosent ta poitrine. Elle est aussi vorace et cruelle que la mienne, à tel point qu'elle saccage le moindre petit bonheur quotidien. Même les visites de Felipe et Erwin à l'hôpital ne ravivaient pas cette flamme en moi. Elle s'est éteinte par ton absence, par tes coups de poing contre le visage blême de mon ami. Alors je me suis plongé dans ce désespoir, sans réussir à garder la tête haute. Je parvenais seulement à esquisser un brin de sourire pour feindre un instant de plénitude, et puis il s'écroulait promptement, lorsque je songeais au manque que tu formais en moi. Alors je m'empresse et te cherche, avant de te trouver dans mon lit. Je ne perds pas une minute pour me poser derrière toi et te serrer avec une force qui te déplaît, mais que je desserre à peine. J'étais effrayé à l'idée de ne plus croiser ta route ; ou qu'on m'annonce que tu as mis fin à ta vie, alors je me délivre de cette peur pour la chasser. Et je te serre toujours un peu plus fort. Tes plaintes ne réussissent pas à me convaincre de te lâcher. C'est un besoin vital, tu comprendras peut-être plus tard. « Ça m'arrive d'être un bon garçon. » Je lâche avec un léger sourire, pour tenter de provoquer le tien. J'ai tellement envie de te déverser une dose d'amour et d'engouement suffisantes pour sauver ton âme de la détresse profonde dans laquelle elle est engorgée. Tu t'appliques finalement dans une déclaration de ton amour fusionnel, qui t'a tiraillé entre l'obscurité et la lumière. C'est un régal d'entendre ces mots pleins de douceur, même s'ils sont contrés par ton sentiment de rancune. « Moi je regardais des photos sur mon portable. De nous. Je ne prenais pas trop le temps de faire ça, avant. » La nostalgie nous a abattu tous les deux. Elle nous a détruit le coeur en l'absence de l'autre. Alors on a fait comme on a pu pour garder a tête hors de l'eau. « Moi aussi je t'en ai voulu et je t'en veux encore. Mais j'ai envie de mettre tout ça de côté aujourd'hui... » Je te souffle pour que tu réalises que j'ai délaissé ma rancune pour me concentrer sur l'amour fort que j'éprouve à ton égard, juste pour t'inciter à t'appliquer à une initiative identique.

Je passe mon temps à bercer ton cœur, à t'administrer un taux de douceur important. Tu finis par te tourner vers moi pour t'assurer que c'est bien moi. Tu as l'air surpris, à peine conscient, et ça me déroute complètement. Tu annonces pourtant clairement ton manque et j'ai soudainement envie de pleurer. Si tu savais le fossé que tu as formé au creux de mon cœur, Gab, et le vide au fond de mes entrailles qui s'immisce encore. Je fonds en larmes à tes mots, juste par pur besoin d'exploser tous mes ressentiments actuels. Je pleure à cause de cette souffrance qui incombe mon âme depuis que tu as vidé la chambre d'hôpital de toute ta présence. « Toi aussi... c'était dur... » Je souffle dans un sanglot, complètement soulagé de te retrouver au moins un peu. J'expulse toute ma crainte et mon manque, sans pouvoir me contrôler. Je continue quand même de caresser ton corps, d'établir le contact car je n'ai pas l'intention de te lâcher. Je pleure en silence sans te le montrer, lorsque je viens effleurer ton bras de ma main douce. Le contact est rugueux, tout sauf agréable, alors j'observe ta peau en détails et découvre péniblement les traces de ta déprime. Des cicatrices imbibées de sang coagulé et de croutes. Mon cœur est secoué par les émotions qui me taraudent, se comprime d'ailleurs à cette vision écœurante. Tu essayes de t'expliquer et de minimiser ton état dégradant en constatant la panique qui me fait réagir. Tu t'énerves même en me précisant que tu ne vas pas décéder seulement pour des entrailles. Frustré et complètement inquiet, je me mets à m'offusquer. Je monte le ton sans pour autant être énervé. « Tu vas pas mourir, mais il faut les soigner Gab, au moins pour éviter que ça s'infecte. Alors t'arrêtes de faire ton gosse et tu t'assois ! » J'essaye d'obtenir ton obéissance pour pouvoir prendre soin de toi comme je l'entends. Je retourne dans la salle de bain pour attraper des compresses, du désinfectant et du cicatrisant, que je m'occupe d'appliquer contre tes bras pou te soigner. Je m'assois près de toi pour t'apporter le soutien que je désire, et j'efface les morceaux nocifs. Le résultat est tout de même chamboulant, car tu as tenté de te suicider. Je te fais part de mes doutes, mon inquiétude, mais tu la contres facilement. Moi, je suis trop occupé à pleurer contre toi, la tête désormais posée sur ton torse. Je souffle ce qui me pèse, je détruis les derniers remparts qui s'opposent à nous. « Je voulais pas te faire de mal comme ça... je suis désolé... je voulais juste... épargner tes coups. J'ai pas maîtrisé mes mots, et toi les tiens... pas vrai ? hein ? tu as jamais vraiment voulu m'abandonner pas vrai ? » Je veux m'assurer que tu ne me renies plus, que tu m'aimes comme avant. Alors je redresse légèrement la tête vers toi pour te scruter de mon regard plein d'optimisme et de croyance. « C'est juste grâce à l'espoir que je suis là aujourd'hui ! Alors ne dis pas de bêtises ! Sans toi, c'était juste de la survie ! J'étais pas bien du tout, complètement déséquilibré ! Tu ne peux pas penser ne serait-ce qu'une minute que j'étais bien, alors que tu étais pas là !!!!! » Ma voix s'agace, parce que je veux seulement que tu réalises que ton absence m'a brisé en deux. J'avais tant besoin de toi Gab, et je m'en serais jamais remis si tes mots étaient réels, si tu n'acceptais pas mon étreinte à cet instant.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyMar 30 Mai - 12:12



" On était comme deux blessés qui n'osent pas se toucher de peur de se faire mal. Et qui se contentent d'esquisser quelques gestes à travers leurs bandages, le plus doucement possible pour ne pas faire craquer les pansements."
 
Gabriel lutte contre la douleur que l’étreinte de Stan lui procure. Ce n’est pas la douleur physique qui est la plus dure à encaisser, mais la douleur morale qui lui explose le peu de cœur et d’âme qui lui restent. Il a du mal à le sentir coller tout contre lui. A sentir son odeur et sa chaleur qui sur l’instant sont nocives. Pourtant depuis qu’il l’est parti de l’hôpital il les cherche partout dans la maison. Se retrouvant dans les endroits ou Stan se réfugiait. Endroits qui deviennent les refuges de Gabriel quand ses démons deviennent trop voraces. Seul point d’ancrage qu’il a trouvé pour ne pas finir au fond de l’abime. Mais là tout le percute avec violence. Le manque cruel de ces derniers jours se fait plus intense. Il voudrait pouvoir chasser Stan. Mais il n’en a ni la force, ni le courage. Alors il se laisse envelopper par ce petit coin de paradis que le contact de Stan lui procure. Même si il sait que l’enfer est là tout prêt, et qu’il ne pense qu’à l’avaler. « Cela t’arrivait Stan. Il y a bien longtemps que tu n’es plus un bon garçon. » Gabriel n’a pas envie de sourire. Il ne veut pas le blesser non plus. Mais c’est ce qu’il ressent depuis bien trop longtemps. Depuis que Felipe a changé la donne en l’entrainant avec lui dans un cercle vicieux qui a exclus Gabriel. La drogue, le mensonge, la trahison, et bien pire encore. Il a la sensation d’avoir perdu Stan petit à petit avant que le lien soit définitivement brisé à l’hôpital. Et il est conscient que tout ça va être difficile à effacer. A oublier. Il ne sait même pas si cela peut se réparer. « Comme quoi le manque fait faire des choses bizarres. Surtout que tu m'évitais ces derniers temps. » Triste réalité. Il n’y a aucun sentiment dans sa voix, pas de tendresse, ni de regret. C’est comme si tout c’était éteint en lui. Il se sent vide, tout lui fait mal, et il n’arrive pas à lutter. Même la présence de Stan ne le soulage pas ou si peut. Pourtant il l’a cherché partout désespérément se raccrochant à rien. Et maintenant qu’il est là, il ne sait plus. Il ne sait pas. Il est perdu. « Je ne sais pas si j’en suis capable Stan. » Sa voix est lasse. Comme lui. Il en a marre de se battre mais il n’est pas prêt à pardonner certains faits. Comment le pourrait-il ? Il a même du mal avec le fait que son neveu puisse pardonner ? Même si c’est comme ça qu’il l’a élevé. Il y a des choses impardonnables. Et ce qu’à fait Felipe à Stan est impardonnable.  

Gabriel se perd entre rêve et réalité. Il a perdu la notion du temps. La notion des besoins vitaux. Il est juste devenu une enveloppe charnelle vidée de son essence de vie. La douceur de Stan. Les mots de Stan le ramènent doucement. Mais une partie de lui reste ailleurs. Loin de ce semblant de bonheur. Dans l’ombre que la rage et la colère ont engendré et diffusé dans les veines de Gabriel. Tout le mal qu’il c’est fait c’était pour croire encore en l’amour de Stan. Mais il doute de tout. Et surtout de ce sentiment si fragile à cet instant. Même s’il reconnait qu’il lui a manqué. Même si Stan avoue qu’il lui a manqué aussi. Il ne croit plus en rien. Ce qui reste de lui couché dans ce lit le prouve plus que tout. Son cœur est en lambeau comme son corps. Comme son âme. Une partie de lui est morte dans cette villa sous la haine que le dégout à fait naitre. Et il faudra du temps. De la patience. De l’amour. Pour la voir renaitre. Il s’en veut que Stan remarque ses blessures. Il lui en veut de vouloir les soigner. Il lutte même, pour lui cela n’a pas d’importance, mais il perd le combat face à son neveu acharné et têtu. Il soupire. Il voudrait juste disparaitre. Là sur l’instant. Au moins il ne causerait plus de peine. Ni à lui. Ni à Erwin. Son fidèle ami qu’il a surement perdu aussi. Quelles raisons du coup a-t-il de rester là dans ce bas monde ? Même si au fond en s’infligeant ces blessures il n’a pas cherché à mourir. Mais Stan ne lâche pas prise. Au contraire il se fait plus insistant. Inversant les rôles. « Putain tu fais chier Stan. » Sa voix se fait plus colérique, mais il se plie au bon vouloir de son neveu. En soupirant d’avantage. Il se sent con de devoir subir les ordres d’un gamin qu’il a élevé. Mais il n’a pas la force de les contre carré. S’il l’avait eu il se serrait déjà barré de ce lit et l’aurait foutu dehors. Enfin surement. Il ne sait pas. Il est tellement déchiré qu’il ne sait plus. Il ne sait pas s’il doit rire ou pleurer. S’il doit pardonner ou haïr d’avantage. Il se laisse soigner. Grogne parfois quand la douleur le désarme. Pourtant il en a encaissé ces jours ci. Mais là elle est bien plus sournoise et cela le perturbe. Ou alors c’est la présence de Stan qui le chamboule complètement. Même s’il lui fait comprendre qu’il n’a pas tenté de mettre fin à ses jours, il voit bien que l’état de ses bras angoisse son neveu. Ses larmes aussi font comprendre à Gabriel son désarroi face à ses blessures. Et il réalise que oui peut être, voir surement, il a cherché à mettre fin à sa vie. Mais pas le courage d’aller clairement au bout de son acte. Stan pose sa tête contre son torse, il sent ses larmes mouiller sa peau. Il passe sa main doucement dans ses cheveux. Son geste se veut rassurant. Sa mâchoire se crispe sous les mots de son neveu. Mais son regard reste sans vie quand il rencontre celui de Stan. Ce n’est pas volontaire de sa part, c’est juste qu’il ne sait plus comment rallumer l’étincelle de l’amour. Il n’y croit plus. Comment pourrait-il y croire vu ce qui c’est passé ? « Tu voulais juste le sauver  .. et pour ça tu as choisi de me blesser .. de détruire ce qu’il y avait entre nous .. pour le sauver LUI. Tu l’as choisi .. même si tes mots n’étaient pas maitrisés. Tu l’as choisi et tu m’as abandonné. » Pas de colère ou de rancœur dans sa vie, juste de la détresse parce que c’est comme ça qu’il a vécu l’instant. Pour lui ce jour là le choix était facile. Stan aurait du chasser Felipe, le bannir de ce lieu ou sa jalousie l’avait conduit. Mais non il l’a accueilli à bras ouvert s’offrant tout simplement à lui. Sacrifiant Gabriel et tout ce qui les liait l’un à l’autre. Comment pouvait-il accepter ce fait ? « J’avais prévu de rester auprès de toi .. tout le temps qu’il faudrait .. pour te protéger et te redonner l’envie vivre et de te battre. » Sa voix est prise de sanglot, les larmes coulent à nouveau. « Tu n’as pas pensé une seconde au mal que cela m’a fait de le voir là  … entrain de t’embrasser .. alors que je savais ce qu’il t’avait fait .. moi qui ai toujours essayé de te préserver  .. là tu as tout balayé .. et en plus c’est moi qui suis devenu le monstre ..  et tu veux que je pense que tu étais mal sans moi alors que tu m’as évincé pour lui. Tu espérais quoi ? Que j’allais revenir .. rampant pour me faire pardonner et accepter sa présence .. » Il soupire, dégouté. Il se sent fatigué, épuisé et parler de tout ça ne fait que remuer le couteau dans la plaie. « J’ai voulu revenir .. mais Erwin me disait qu’il était là prêt de toi .. alors je me suis dis que tu n’avais plus besoin de moi .. que tu l’avais lui et que c’était juste ce que tu voulais Stan .. » Il se sent mal. Il a la nausée. Tout lui donne envie de vomir. Il pousse Stan presque brutalement. Il se lève comme un fou. Titube pris de malaise. Faut dire qu’à part de l’alcool il n’a rien dans l’estomac. Il file dans les toilettes, manquant plusieurs fois de tomber. Il arrive juste à temps. Puis il se laisse tomber sur le sol. Toutes ses forces l’abandonnent. Il reste là. Attendant de reprendre contenance, il ne supporte pas l’idée que Stan le voit si détruit. Si meurtri.  




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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyMar 30 Mai - 13:55

Notre étreinte m'apporte une joie immense que je parviens à peine à maîtriser. Elle dégouline au creux de mon cœur pour éponger toutes ces traces de morosité qui restaient ancrées à cause de ton absence. J'ai mal vécu ces jours sans toi, alors que je suis habitué à te coller depuis que je suis gosse. Même récemment, alors que je m'éloignais de toi, je tenais toujours à t'envoyer quelques messages ou à apercevoir ton visage un soir. Cette fois pourtant, j'ai dû affronter ton silence en plus de ton absence, toutes les deux pesantes et déchirantes. Je n'ai pas supporté ce bout d'existence sans ta compagnie, et je tâche de recoller les morceaux de notre lien brisé pour éviter de continuer dans ce sens. Par mes baisers contre ton épaule et mes caresses contre ton torse, je tente vainement de te faire comprendre le degré de mon affection. J'éprouve un tel amour pour toi qu'il me semble trop passionnel, fusionnel, alors que tu es seulement mon oncle. Je me suis toujours raccroché à toi au moindre problème, comme à une bouée de sauvetage pour éviter de couler, histoire de garder la tête hors de l'eau. J'ai toujours voulu que tu sois fier de moi aussi, alors imagine un peu la honte qui s'écoule dans mes veines à cet instant, alors que ta déception plane dans l'air. « C'est faux... j'ai des bonnes notes, un bon job... ma vie était assez stable jusqu'à maintenant... Je ne suis pas non plus un sale gamin... J'ai le droit de faire des erreurs moi aussi, après tout, les autres ne s'empêchent pas d'en faire. » Je te fais remarquer car tes mots me blessent. Je n'ose pas imaginer l'image péjorative que tu pourrais dépeindre de moi. Je suis terrifié à l'idée que tu me perçoives comme un homme imbu, plein de vices et de défauts. J'aurais tellement désiré briller dans tes yeux encore longtemps. Tous ces poignards dans le cœur ne m'incitent pas pour autant à te lâcher. Tu auras beau me balancer ce que tu désires à la figure, j'ai bien l'intention de te retenir contre moi jusqu'à ce que la joie te soit accordée. C'est toi qui comptes à cet instant, l'importance de mes sentiments s'efface. Je t'ai trop brisé pour exiger ton pardon, même si je le veux du plus profond de mon cœur pour éviter de couler. « Oui je t'évitais, mais c'est pas pour autant que le manque s'était envolé. C'est compliqué de ne pas penser à toi. C'est juste les circonstances qui m'empêchaient... » J'essaye de t'expliquer sans trop savoir comment préciser le mal-être qui me rongeait à cette époque. Ta haine pour Felipe est trop vorace, intense, pour l'alimenter avec des raisons supplémentaires. Finalement tu m'annonces que tu n'es pas certain de pouvoir mettre ta rancœur de côté, afin de te concentrer sur moi et nos retrouvailles. J'ai le goût de pleurer, car je sens que me retrouver n'a pas autant d'incidence sur ton cœur que sur le mien. J'aurais pourtant voulu que ça apaise tes doutes et ta peine. « S'il te plaît. » Je te supplie d'une voix blessée, pour t'inciter à accomplir la même initiative que moi. Je crois que je crèverai si tu refusais qu'on s'étreigne encore quelques minutes. Si tu repoussais mes signes de tendresse, si tu freinais mon amour.

Seulement un événement secoue ce moment, explose la douceur que je te délivre. Je surprends les blessures formées sur tes bras, alors je me laisse succomber par la panique et le besoin de prendre soin de toi. Je reviens rapidement avec le matériel nécessaire pour désinfecter, te force sans tarder à t'asseoir même si tu t'y opposes au début, puis j'applique les produits sur ta peau déchiquetée. Je sens ta frustration de devoir t'assagir pour me laisser faire, et j'entends même tes soupirs d'agacement. Je ne les prends pas en compte car c'est mon rôle de te soigner lorsque tu n'as plus d'énergie pour ça. Ce n'est pas parce que tu m'as élevé des années, et que tu continues à le faire, que je n'ai pas le droit de te tendre la main de temps à autre. Je dois toutefois avouer que mon cœur se soulève à la vision de ta chair tailladée ; et je ne peux pas m'empêcher de verser quelques larmes en imaginant le sentiment qui a dû te compresser la poitrine à chaque seconde. J'ai envie de pleurer aussi quand je songe à ton envie de perdre la vie. Merde Gabriel, tu as pensé une seconde à ce que je deviendrais sans toi ? J'aurais jamais pu me reconstruire, alors je t'aurais rejoint quelques jours plus tard. Mais ça tu l'ignores. Tu t'es laissé influencer par les événements récents, et tes doutes qui ont fusé au creux de ta tête. Tu t'es laissé emporter par cette dispute, sans considérer notre impulsivité qui a joué beaucoup dans notre altercation. Alors lorsque j'ai terminé ton soin, je me jette dans tes bras pour pleurer tous les ressentiments qui restent incrustés dans mon coeur. Je pleure mes angoisses, mes tourments, mes peines, sans craindre de te les dévoiler. Je pleure cette hypothèse de vie, où j'aurais pu vivre sans toi. Je pleure l'hypothèse de ce gamin esseulé que tu aurais laissé. Je pleure ta douleur Gab, car elle vient me secouer l'âme. Tout s'agite en moi. Tout devient une douleur noire et cruelle qui m'empoisonne et me coupe le souffle. Y'a ce brin de lumière qui vient pourtant m'éclairer l'âme, la vie. Y'a cette main qui se dépose dans mes cheveux pour les caresser un instant. Y'a cette poigne ferme contre mon crâne qui réduit ma souffrance. Elle devient alors plus douce, moins vicieuse, et est un pur délice. Je savoure cet instant plénitude, qui devenait nostalgique lorsque je me le remémorais dans mon lit d'hôpital. Ta main est ce qui me manquait pour que mon coeur cesse de prendre un rythme endiablé. Je me transforme en ce gamin atteint par une véritable dépendance envers toi.

« Je n'ai choisi personne Gab. Je t'ai simplement repoussé car je ne tolère pas la violence. Je refusais que tu le frappes, et tu l'as fait avec acharnement. Je n'ai pas aimé ça. Alors je t'ai repoussé. Mais je n'ai jamais eu l'intention de t'abandonner, ou de te virer de ma vie. Jamais. Alors je n'ai choisi personne. » Tu as compris mes mots de travers, tu les as retournés dans tous les sens sans en comprendre le sens. Jamais je ne pourrais me passer de toi. Jamais, jamais, jamais. C'est une réalité. « S'il t'avait frappé avec autant de violence, il aurait reçu le même sort. Je ne lui aurais pas parlé durant plusieurs jours. C'est ça que tu ne comprends pas. Je n'arrive pas à tolérer que quelqu'un puisse vous faire du mal. C'est comme ça. Surtout quand c'est l'autre qui est à l'origine de la souffrance ou des coups. » Je t'explique calmement, en continuant de pleurer comme un gamin. Surtout quand je vois tes larmes qui naissent au coin de tes yeux. « Et pour ce qu'il m'a fait... c'était à moi de juger s'il méritait des coups. Tu n'avais pas à inférer là-dedans Gab. On sait que tu le détestes, ça t'a juste donné une bonne raison de le foutre plus bas que terre comme tu as toujours voulu le faire. J'ai pas aimé cette réalité c'est tout. C'est toi qui m'apprends à ne jamais faire preuve de violence, et c'est toi qui te laisses bouffer par ta haine. J'aurais juste voulu que ton amour pour moi soit beaucoup plus fort que ta haine pour lui. Tu vois, c'est toi qui mets Felipe en avant à chaque fois. » J'essaye de te faire comprendre une vérité, tout en te dévoilant que mon désir n'était pas celui que tu rampes pour obtenir pardon, mais seulement que ta colère cesse de dominer ton côté doux, ton affection. « Je sais que ça te rend fou que je l'aime. Je le sais Gab. Mais c'est comme ça... il faut que tu le digères. Parce que c'est pas quelque chose que je contrôle. Il est dans ma peau comme tu es dans la mienne. Je peux pas vous enlever, vous êtes incrustés dans ma chair. C'est très douloureux parfois, mais c'est comme ça. » Je ne peux pas me priver de vous rien que pour cette raison, mais surtout parce que le manque se fait vorace en votre absence. « Il me faisait un peu de bien c'est sûr. Sans lui je me serais sans doute donné le même sort que toi... je me serais tranché les veines. Mais il n'a pas empêché cette envie vicieuse de vouloir me détruire. Ça y'a que toi qui peux et qui as toujours réussi à éviter ces crises. » Je te confie que l'anorexie est revenue dans mon quotidien, que j'ai voulu me faire du mal en me faisant vomir constamment. C'est toi qui as réglé cette maladie, qui as réussi à intervenir pour me faire cesser lorsque j'étais adolescent. Toi seul qui peux parvenir encore une fois à l'éloigner. « C'était ce que je voulais au début parce que j'étais en colère contre toi... mais c'est tout ce que j'espérais au final. C'est trop douloureux quand on se dispute, je ne supporte pas ça... si tu savais le nombre de fois que j'ai pleuré par manque... tu as l'air d'oublier que je suis fragile et que j'aurais besoin de toi durant toute ma putain de vie... » C'est une réalité que je ne veux pas que tu effaces de ton crâne, malgré ton air peu convaincu. D'ailleurs tu ne tardes pas à me repousser violemment pour te dégager de mon étreinte. J'aurais voulu qu'on continue à s'expliquer sur nos émotions, nos ressentis... Mais tu quittes le lit pour te redresser. Je m'accroupis pour tendre un bras vers toi, qui essaye de bloquer le tien, mais il est déjà trop tard. « Gab... S'il te plaît... » Je te supplie de revenir, mais tu es loin ; et tu t'envoles hors de la pièce. Mes larmes coulent abandonnement, tandis que mon coeur se serre. J'ai la sensation de t'avoir perdu. Je crois que tu refuses obstinément que je revienne dans ta vie. Je me sens perdu, esseulé. Orphelin. Si je te perds, je n'ai plus aucune stabilité dans la vie. Plus aucune source de joie. Plus de famille. Plus cette poigne ferme qui me console ou me relève en cas de désespoir. Je suis en état de détresse actuellement, mais je suis incapable de bouger pour te retenir près de moi. Je n'ai plus de puissance dans les membres, pas assez pour me ressaisir. Tu viens de planter profondément un dernier poignard dans le coeur, par ton rejet. Je dois accepter que tu ne veuilles plus que j'appartienne à ta vie, et pourtant, je le refuse. Alors je hurle après quelques secondes : « Je t'aime tu peux le comprendre !!!!! » Un cri audible, puissant, empli de sincérité, de rage et désespoir. Un cri plein d'amour. Une supplique.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyMer 31 Mai - 18:22



" On était comme deux blessés qui n'osent pas se toucher de peur de se faire mal. Et qui se contentent d'esquisser quelques gestes à travers leurs bandages, le plus doucement possible pour ne pas faire craquer les pansements."
 
Gabriel est loin de saisir l’importance du contact physique de Stan contre lui. Il ne se rend pas compte que s’il veut sentir battre son cœur à nouveau ce n’est qu’en luttant avec Stan qu’il y arrivera. Il est loin également de saisir l’impact de ses mots sur neveu. Il est n’est plus tout à fait lui-même. Et la réalité n’est plus qu’un souvenir remplie de souffrance qu’il veut fuir. La douleur déchirante du à la présence de son neveu, lui embrouille l’esprit. Et avec ce qu’il a traversé depuis quelques jours tout devient complexe et compliqué. Cela ne fait que l’enfoncer dans l’abime qu’il creuse et dont il ne sait pas comment sortir. Il voit juste les galères et les moments de solitude horrible qu’il a du affronter ces derniers temps. Il mesure le manque et le vide que tout ça a laissé. Un manque causé par un connard qui lui vole son neveu doucement mais surement jours après jour. Il ne cherche pas à le blesser en ce comportant ainsi, mais le mal est fait. Et il le comprend trop tard dans le son de la voix de Stan. Ce qui ne fait qu’augmenter son mal être. Et l’enfoncer d’avantage dans la noirceur qui bouffe son âme. Il n’a pas envie de se battre sur ce sujet. Alors il préfère jeter l’éponge. De toute façon sa vision est surement faussée par toute sa rage. « Désolé .. je pensais pas à tout ça. C’est pour ça que je ne voulais pas que tu passes à la villa. Tout est trop compliqué et je ne vois que le mauvais côté des choses. Je n’ai pas les idées claires Stan.» Le manque de sommeil, le manque de nourriture, l’abus d’alcool, les excès de colère tout a vrillé la réalité de l’architecte. Gabriel s’en veut d’avantage. La vie à juste envie de le torturer et de lui enfoncer des poignards dans le cœur. Et le fait que ses réactions fassent souffrir Stan, n’arrange rien. Cela ne fait que le rendre plus fébrile et plus fragile. Le manque et l’absence les ont poussé à fouiller dans les souvenirs. Surtout que depuis quelques temps leurs rapports étaient assez distants. Une blessure de plus qui marque le cœur de Gabriel au fer rouge. « Je sais c’est compliqué de ne pas penser à toi. » Il marque un silence pour finir dans un murmure par prononcer. « Les circonstances ? Surtout Felipe. » A chaque fois qu’il prononce ce prénom il a la nausée. Un coup de froid et chaud. Ses tripes et son cœur se retrouvent d’avantage en charpie. Et cela va lui être difficile de mettre tout ça de côté, il ne sait même pas s’il va en être capable. En tout cas dans son état cela lui est impossible. Malgré la supplique de Stan. Supplique qu’il perçoit jusque dans son regard. Et cela lui glace le sang. « Pour le moment j’en sais vraiment rien. Va falloir y aller doucement. Je ne sais plus ou j’en suis. Et je ne sais pas si je suis bon pour toi. » Il n’a pas envie de débattre il est trop fatigué pour ça. Et il ne peut rien promettre parce qu’il ne sait pas ce que l’avenir lui réserve. Et puis il y a toujours l’autre qui va être entre eux. Cette épine dans son cœur qu’il a juste envie d’éradiquer. Et puis ils vont avoir tellement de chemin à faire, tellement d’épreuve à affronter avant que la tempête s’apaise vraiment. Et Gabriel est conscient que le chemin de croix va être sinueux. A croire que Stan ne s’en rend pas compte. Ou alors il ne voit que l’espoir sans voir ce qui va falloir traverser pour l’atteindre.

Et cela commence par le fait de remarquer les cicatrices sur les bras de Gabriel. Un moyen pour lui de soulager ses souffrances morales. Il n’a pas hésité à infliger à sa chair des tortures pour apaiser les tortures de son âme. Il n’a pas réfléchi aux conséquences. Ni à l’infection. Ni à la réelle nature de ses blessures. Mais il voit bien que cela fait souffrir Stan d’avantage. Il doit se sentir plus coupable. Et ce n’est pas ce que veut Gabriel. Alors il se laisse soigner pour ne pas blesser Stan, il l’est déjà assez comme ça. L’instant est à la fois fort et troublant. Gabriel se rebelle mais Stan tient bon. L’architecte est touché, même s’il ne laisse rien paraitre. Il a perdu tout sens des émotions. Même ses larmes n’ont plus le gout de la tristesse. Elles ont un gout d’amertume et elles sont comme de l’acide. Et sans crier gare Stan se blottit dans ses bras. Calant sa tête contre son torse. L’inondant de son amour. Gabriel retrouve les gestes si souvent dispensés avec amour sur cet être innocent. Quelques secondes il se sent remonter du gouffre. Avant d’y replonger. Parce que les mots gardent un impact fort et que les blessures sont encore bien trop fraiches pour ne pas saigner. « Si tu le dis. » Il répond simplement car il n’a pas ressenti les choses de la même façon. Et qu’il ne les voit toujours pas de cette façon. Gabriel ne préfère même pas répondre aux phrases de Stan. Car il risquerait fort de le blesser s’il lui disait le fond de sa pensée. Il y a des moments ou la violence doit être tolérée et pratiquée. Et il ne sait pas si son neveu aurait réellement mis en pratique ce qu’il dit à l’égard de Felipe. Mais Gabriel est submergé par les larmes. Il ne sait pas à quoi elles sont dues. Peut être le trop plein d’émotion. Ou encore tout cet écœurement du à l’acte que Stan a subi. Et la suite des mots de son neveu n’arrange rien à son malaise. « Il l’a mérité c’est tout. Si tu n’admets pas cette vérité. Je ne vois pas ce que tu fais là. Tu voulais que mon amour .. tu avais qu’à le virer à peine il a franchi le seuil de ta chambre .. au lieu de ça tu l’as .. » Il ne finit pas sa phrase, ils les revoient tous les deux collés l’un à l’autre. Cette image renforce son sentiment de mal être. Elle renforce sa nausée. « Encore une fois je passe pour le monstre. » Sa voix se fait plus ferme mais pas de colère. Il n’a pas envie de parler de cette journée. Mais il ne peut pas non plus y passer au travers. C’est cette situation qui a tout pourri. Enfin c’est surtout Felipe qui a tout pourri en faisant violer Stan et en venant quémander son du comme un connard en manque. « Digérer que tu l’aimes  .. comment on peut aimer un mec comme ce connard. » Pour lui c’est impensable. Putain. « Alors il y aura toujours de la souffrance. » Il ne voit pas d’autre solution. Jamais il n’acceptera cet amour. Il se moque que Stan craque pour un mec. Mais Felipe jamais. Il arrête de caresser les cheveux de Stan, ses poings se serrent. La douleur se fait plus présente au sein de son être. Son visage se crispe. Il se sent de plus en plus mal. « Je ne me suis pas tranché les veines. » Sur le coup sa voix se fait colère. Il en oublie la suite de la phrase. Erwin lui avait dit pour les crises d’anorexie. Il souffle juste. « Chacun sa souffrance. » Gabriel ses entailles. Stan son anorexie. Le coupable Felipe. Le seul responsable Felipe. Toujours Felipe. « Et Felipe te faisait du bien. Il nous a détruit .. mais il te faisait de bien. » Cela l’horripile de l’entendre dire ça. « Et il y en a un qui te rend plus fragile au lieu de te rendre plus fort et tu lui donnes raison .. » Il soupire. Il n’en peut plus d’entendre tout ça. Gabriel est prêt à lui tendre la main comme toujours. Mais il ne pourra accepter Felipe. Cela risque fort de compliquer la suite. Mais pour le moment c’est autre chose qui prend le dessus. Son mal être le ravage et fait augmenter ses nausées. Du coup il se lève poussant Stan. Sans penser qu’il prendrait ça comme un rejet. Il veut juste éviter de vomir dans les draps ou dans la chambre. La dernière bouteille de vin avalée remonte à vitesse grand V. Et il n’a pas le temps de donner d’explication sur son départ précipité. Il veut juste arriver à temps aux toilettes pour vider ce que son estomac ne supporte plus. Il ne fait pas attention aux gestes de Stan. Ni à ses mots. Il ne pense pas à l’impact de tout ça. De toute façon il est trop mal pour penser. Il vide ses tripes dans les toilettes. L’acide de cet acte lui brule la gorge. Il tremble. Transpire à grosse goutte. Son regard se voile. Et il tombe comme un corps lourd au sol. Il a froid. Puis chaud. Le gout de vin aigre s’attarde dans sa bouche. Sur ses lèvres. C’est horrible. Ses entrailles sont tiraillées. Il essaie de reprendre ses esprits. Essaie de ne pas penser aux mots échangés. Il veut juste le silence car une migraine vient en plus s’inviter dans son crâne comme s’il n’en avait pas assez. Il ne sait pas combien de temps il reste assis par terre. Luttant pour ne pas s’évanouir. C’est la voix de Stan qui éveille le peu de volonté qui lui reste. Enfin plus un cri qu’autre chose. Il se lève difficilement. Chaque pas est une souffrance. Il se sent partir plusieurs fois. Il doit être pâle. Ce gout amer dans sa bouche. Son cœur qui tape et tape dans sa tête. Il n’arrive même pas à parler. Il respire lourdement. Le trajet jusqu’à la chambre de Stan est une épreuve des plus rude. « Stan .. Stan .. » Sa voix est faible. Il s’appuie contre le mur. « Putain .. » Il sent des gouttes perler sur son front. Il s’effondre à peine devant la porte. « Stan … » Il se sent partir.
 




good vibes.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyVen 2 Juin - 11:55

Je savoure seulement l'étreinte en me sentant chanceux de pouvoir rester près de toi. Je n'y croyais pas vraiment en m'introduisant dans notre baraque immense. Je pensais plutôt que tu me repousserais encore violemment, puisque tu sembles encore envahi par la hargne et la souffrance. Je les sens t'inonder le cœur, et même dans chacune de tes phrases. Elles s'emparent de mon être aussi, parce que je suis toujours bouffé par tes propres émotions. Je ne les laisse pas guider mes paroles, et je fais tout pour que mon optimisme et ma tendresse dominent notre échange. Je veux absolument t'apporter de la gaieté dans l'âme. Je veux que ton esprit t'insuffle des ondes positives plutôt que dégager autant de morosité. Tu ne peux pas l'atténuer tout seul alors je contribue à l'exploser. « Ce n'est pas grave, je suis là pour te les rendre plus claires. » Je déclare en continuant de caresser ton corps pour te procurer une dose de douceur essentielle pour ton moral. J'effleure ton torse lentement, avec précaution, pour t'apprivoiser petit à petit. Seulement tes démons ressortent sans cesse, et le nom Felipe franchit tes lèvres. Tu ne parviens pas à le chasser, trop obnubilé par cet être que tu considères comme vicieux, machiavélique. Tu as décidé de le rendre responsable de chaque événement négatif de mon existence, et même de cette distance pesante qui s'est installée entre nous. Je dois reconnaître qu'il y est pour beaucoup, car il n'a jamais cessé de briser mon coeur ces derniers mois. « Si tu veux oui... Peut-être que c'est à cause de lui. Ce serait trop compliqué à comprendre pour toi. Je ne pourrais jamais t'expliquer clairement ce qui me passait par la tête. » Il est au centre de ce flot de douleur, mais c'est moi qui ai choisi de te dissimuler toutes ces émotions moroses. Je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour moi. Et je ne pouvais pas te raconter tout ce que mon meilleur ami me faisait subir au nom de la drogue. Tu le rabaisserais encore, et je n'ai plus envie d'entendre ces remarques acerbes à son sujet. Je sais qu'il a exagéré, déconné, échoué dans son rôle d'ami, mais je suis également persuadé qu'il peut s'améliorer, revivre. J'ai envie de lui donner une chance, même si dans ta tête, il a sûrement pu en saisir plusieurs au fil des semaines. « Tu es bête ou quoi ? Tu es vraiment la meilleure chose qui me soit arrivée Gab... et je ne rigole pas là-dessus. Je n'ose pas imaginer ce que je serais devenu si tu n'avais pas décidé de m'élever. Et ce n'est pas un souci si tu me pardonnes doucement, tant que tu arrives à le faire. » Je commente pour que tu réalises l'impact que tu as eu dans ma vie. Un quotidien sans toi, ce n'est même pas la peine d'y songer ! Je n'en veux pas !

La douceur finit par quitter notre échange, lorsqu'il devient plus déplaisant. Ça débute quand je prends connaissance des blessures que tu as formées contre tes bras. Cela déclenche une succession d'actions qui apportent instabilité et rage dans notre conversation. Je te soigne quand même, en te tenant tête. Je n'ai pas l'intention de te laisser avec des bras aussi déchiquetés, que ça te plaise ou non. Je suis intransigeant quand cela concerne ton bien-être physique. La conversation devient vraiment tendue lorsqu'on évoque ce qui s'est passé à l'hôpital, et même les raisons qui me l'ont fait intégrer. « Oui, on s'est embrassés. Pas parce qu'il m'a manipulé pour obtenir un baiser ou profiter de mon innocence. Mais car j'en avais cruellement besoin. C'était un acte très égoïste au fond, puisque j'étais en manque. Sinon je l'aurais repoussé. » Je t'explique au risque de te faire rager. Je veux seulement rétablir la vérité, au lieu que tu t'attardes sur une vision erronée de la situation observée. « Ce n'est pas un connard... Juste une personne fragile, droguée... qui n'a pas besoin qu'on le rabaisse pour se reconstruire. Tu sais, il l'a très mal vécu lorsqu'il a réalisé ce qu'il avait commis. Il n'était pas conscient. Je ne dis pas que ça justifie son acte monstrueux... mais ça me pousse à vouloir lui pardonner... Ce n'est pas encore fait même si tu penses que c'est si facile. Je lui ai donné 3 conditions pour qu'il puisse réellement me retrouver. Ne plus se droguer et faire une cure de désintoxication ; ne pas avoir peur de m'aimer et me faire confiance là-dessus ; et arrêter de me prendre pour un con fébrile. Tu vois, je fais des efforts pour avoir un peu plus d'estime pour moi-même. » Je le défends en règle générale, mais je ne justifie pas non plus son acte. Il me reste encore en travers le coeur, car je n'ai pas pu lui faire confiance. Lui aussi a manqué de loyauté à mon égard, et je le reconnais. C'est pourquoi je lui ai imposé des objectifs à respecter pour pouvoir me retrouver dans sa vie. Je reste près de lui pour lui apporter le soutien nécessaire qui lui permettra de ne pas perdre ses buts de vue, mais j'aurais l'intention de mettre fin à notre relation si jamais il ne parvenait pas à réaliser ce que je demande de lui. Tu ne l'entends toutefois pas de cette oreille, tu ne sembles même pas me croire. Ni à ce sujet, ni sur la souffrance que ton absence a causée. Tu n'imagines pas à quel point ma douleur fut insupportable. Elle l'est encore lorsque je sens que tu m'échappes peu à peu. Tu m'accordes seulement ton incompréhension, ta froideur, et ton indifférence. Tu me claques à la figure des mots vides de douceur, qui font mal au coeur. Tu me fais comprendre un message douloureux : "Chacun sa souffrance", comme si celle explicitée n'avait pas son importance. Comme si tu ne portais plus aucun intérêt aux maux qui peuvent me ronger. Je ravale alors ma fierté, je ne réponds rien à ta remarque. Je ne te montre pas comme c'est difficile de supporter. Je ne rétorque rien non plus quand tu pointes Felipe comme responsable. Je n'ai plus la force de défendre ce que tu considères comme impardonnable de base. « Je ne lui donne pas raison... j'essaye seulement de le comprendre... » Je souffle seulement d'une voix fébrile.

Notre conversation n'a plus aucun sens. Et je le comprends lorsque tu repousses mon corps pour te délivrer de mon étreinte. Je le réalise aussi quand tu disparais de ma chambre, malgré ma supplique, me laissant ainsi tout seul, parmi mes sanglots et mes peines. Tu n'as plus aucune pitié pour moi, ni d'amour à m'offrir, tu te laisses seulement bouffer par ta rancune et ta rage. Tu disparais sans un regard en arrière, comme si l'importance que tu me portais vient de se réduire à néant en un instant. Mon coeur se comprime alors, tandis que mon âme, ma dignité, se laissent exploser par les émotions vives et négatives qui s'insinuent en moi. J'ai beau te supplier de revenir auprès de moi, tu m'accordes seulement ton silence pesant. Je pleure toutes les larmes de mon corps, finissant par m'allonger en boule sur le lit. Je me recroqueville sur moi-même, persuadé que tu viens de mettre fin à notre lien censé être indéfectible. J'y avais toujours cru en tout cas. Alors je m'effondre complètement à cette idée de perdre la seule personne qui m'a toujours soutenu dans la vie. La seule qui me donne l'esprit de famille, et le désir d'en construire une. J'abandonne cette position et cet esprit morose lorsque je t'entends m'appeler. Je redresse la tête pour vérifier que je n'ai pas rêvé, mais le même son me revient aux oreilles. Alors je m'empresse de quitter le lit pour me diriger dans le couloir, avant de tomber sur toi. Tu vacilles, les yeux à demi clos, prêt à t'écraser au sol. Je te rattrape de justesse par la taille, néanmoins je te dépose rapidement contre le mur, à terre, car je suis incapable de retenir ton corps inerte. J'observe ton visage mais tes traits sont endormis. Je sens que tu franchis l'inconscience et que le malaise t'a complètement rendu vide. « Gab. » Je t'appelle avec douceur mais ça ne fonctionne pas, alors je claque tes joues de mes mains. « Hey, regarde-moi... Gab !!!!! » J'attrape ton visage entre mes paumes, l'inquiétude me dévorant. J'espère surtout qu'il ne s'agit que d'un malaise. « Hey oh ! Reviens ! » Tu ouvres finalement les yeux après plusieurs secondes. Je me sens soulagé même si tu as l'air d'un légume. Tu es faible, tremblant, pâle. « Tu as pas mangé depuis combien de temps hein ? » Je m'écrie avant de penser à des solutions pour te redonner des forces rapidement. En fait, je copie seulement les alternatives que tu prenais lorsque j'enchaînais les malaises lors de mes crises d'anorexie. Je n'avalais plus rien alors je m'écroulais fréquemment. Tu étais parfois obligé de me garder à la maison, de me priver d'école, juste parce que mon corps était exténué par le manque d'énergie que je lui faisais subir. « Reste là, je vais te chercher du sucre et de l'eau. » Je descends les escaliers à toutes vitesses, fouille les placards et m'aperçois que tout est vide. C'est certain que tu n'as pratiquement rien mangé en mon absence. J'attrape rapidement les petits blocs de sucre et une bouteille d'eau, puis reviens à l'étage. Je me pose accroupi devant toi, avant de tendre un sucre devant ta bouche. Tu n'as plus qu'à l'ouvrir et croquer. J'essaye de te faire boire aussi, même si je suis maladroit et que ça coule contre ta mâchoire. Je t'observe finalement avec amour, les yeux rougis par les larmes qui se sont arrêtées de couler avec cette angoisse réelle. Je caresse ton visage éreinté pour me montrer présent pour toi. « Tu peux essayer de te lever ? On va te remettre au lit. Et j'irai te préparer un truc à manger ensuite. Tu es tout pâle. » Je trouverai bien quelque chose à te faire manger, notamment dans les conserves gardées dans le garage. J'ai eu de la chance d'être à l'hôpital, j'ai pu reprendre des forces par contrainte. Felipe me forçait à manger, les médecins aussi, en me menaçant de me mettre sous perfusion. Alors j'ai regagné de l'énergie, ce dont j'aurais manqué si j'avais été esseulé et sans soutien.
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MessageSujet: Re: (gabriel) need you tonight.    (gabriel) need you tonight.  EmptyDim 4 Juin - 11:10



" On était comme deux blessés qui n'osent pas se toucher de peur de se faire mal. Et qui se contentent d'esquisser quelques gestes à travers leurs bandages, le plus doucement possible pour ne pas faire craquer les pansements."
 
Il y cette vague de chaleur qui l’envahit. Qui le submerge même avec rage. Et puis il y a ce froid tranchant qui lui lèche ses os et arrache sa chair. Gabriel est pris au piège de ses sentiments. Entre l’amour qu’il a toujours éprouvé pour Stan et puis la haine qui l’emprisonne depuis ce fameux jour. Il aurait voulu que tout soit différent. Il aurait surtout voulu ne pas se retrouver face à Stan, alors que son esprit divague et que son cœur éclate. Il a toujours su tenir le cap. Mais là, il c’est perdu dans un océan noir. Et il ne voit pas le bout de cet enfer. Et ce n’est pas la présence de Stan, ses mots, sa tendresse qui le ramèneront à bon port. En tout cas pas ce soir. Il est trop anéanti pour ça. Il n’a ni la force, ni le courage de chercher la lumière dans le regard de son neveu. Ni même de la puiser dans ses gestes tendres. Et puis il y a toujours cette ombre qui se glisse quand il pense saisir une issue. Un ombre maléfique qui porte le nom de Felipe. Elle revient à la charge à chacune de ses phrases. Elle l’emporte à nouveau dans les fonds sans fin d’une mer tourmentée. Elle le livre à la tempête pour mieux le déchirer. Alors ses idées s’embrouillent. Le percutent de plein fouet. Elles l’entrainent dans le fond et il se laisse couler. Oubliant que Stan est là pour lui tendre la main. Comment peut-il lutter face à tout ce qui lui explose à la gueule ? Où va-t-il trouver le courage d’affronter cette infamie et de tourner la page ? Pas en lui en cet instant maudit. Et les paroles de Stan n’arrangent rien à la chose, elle l’amplifie au contraire. « Oui je suis surement trop con pour comprendre. » Un soupçon de colère et de rage se glisse entre ses mots. Son regard reste distant, inondé de frayeur qu’il n’arrive plus à contrôler. Il se doute de pas mal de chose par rapport à la relation entre Stan et Felipe. Pour Gabriel, l’ami fidèle n’est qu’un monstre aux dents acérées qui a déjà bien déchiqueté la chair tendre de Stan. Mais lui ne le verra pas de la sorte. Non pour lui il est une pauvre victime qu’il faut sauver. Baliverne. Pardonner. Comment pardonner l’impardonnable ? « En tout cas parfois je me dis que j’ai lamentablement échoué  .. vu que certaines leçons n’ont pas porté leurs fruits. Il y a qu’à voir où tu en es. » Gabriel pense à la drogue en disant cela. Mais aussi au fait qu’il lui a tellement appris à tendre la main à son prochain, qu’il l’a tendu au diable en personne. Il soupire. Las et fatigué. Épuisé par un combat qu’il a perdu d’avance.

Gabriel se laisse soigner, même s’il oppose quelques résistances. Stan s’en moque. Il a même la sensation d’être un gamin à cet instant et il doit obéir pour éviter les représailles. Pourtant elles arrivent. D’une autre manière mais elles se pointent insolentes et indécentes. Cela lui arrache le cœur d’avantage. Il voudrait pouvoir oublier ces images, les effacer de son esprit. Il a essayé mais rien n’y a fait. Rien n’y fait. Elles sont là graver au fer rouge et elles se font puissantes à cet instant. « En manque. » Il plante son regard dans celui de son neveu, le dégout au bord des lèvres et vissé à son estomac. « Putain il t’a fait subir le pire des outrages .. et toi tu es en manque d’un baiser .. ça ne tourne pas rond .. » Il n’arrive pas à comprendre cette dépendance malsaine qui détruit tout sur son passage. Stan en premier. Et puis eux. Pour Gabriel, Stan n’est plus lui-même. D’une certaine manière Felipe le possède et le manipule selon son bon vouloir. Triste réalité qui augmente son malaise. « Heureusement qu’il le vit mal, manquerait plus que cela lui procure du plaisir .. même si sur le coup il a du en prendre. Putain tu si aveugle que ça Stan. Jamais il ne fera d’effort. Il en est incapable. Il n’est même pas foutu d’accepter qu’il est pédé et qu’il aime se prendre des bites dans le cul. Et tu y crois. Et toi tu vis comment tout ça ? Tu vas garder cette trace au fond de tes tripes toute ta vie. Tu en as conscience. Arrête de voir Felipe en victime. C’est toi la victime. Juste TOI. » La rage déborde comme le dégout. Il ne peut s’empêcher d’imaginer la scène barbare et horrible alors que Felipe était là à observer. Il est pris de nausée. Son estomac est complètement retourné. Il se sent mal. Comme arraché à la réalité. Il a froid. Il a chaud. Jamais ils n’arriveront à s’entendre sur ce sujet. Felipe restera à jamais l’épine dans son cœur et toute la douceur de Stan ne pourra la retirer. Jamais il ne lui fera confiance. Il ne le comprendra. Pour lui il est et restera le démon à abattre. Ils n’ont pas fini de souffrir. « Il n’y a rien à comprendre Stan. RIEN. Arrête de penser que tu peux le sauver. Il est condamné aux flammes de l’enfer à vie. » Au final il aurait préféré que Stan ne vienne pas. Parler de tout ça augmente son mal être et le rend plus faible. Les démons viennent à nouveau le frapper. Ils compriment son cœur et envahissent son âme. Il a juste envie de crever. Et il fuit pris par toute cette horreur. Sans penser aux conséquences de son acte. Il ne pense qu’à son être en charpie qui réclame son du.

Et le temps s’égraine dans la souffrance. Dans ce gout acide qui lui brule la gorge et les tripes. Dans ces mots douloureux qui le tourmentent pour mieux le faire couler. Il voudrait tellement arrêter de lutter et se sentir apaisé. Mais avec ce que lui a dit Stan comme cela va être possible. Comment il va pouvoir vivre en sachant son neveu entre les griffes de ce pourri. Il se maudit d’avoir été si aveugle face à ce qui se tramait dans l’ombre. Il aurait du voir venir les choses. Les prévoir. Pour mieux les contrôler. Les éviter. Mais non. Il doit juste encaisser que Stan est amoureux du diable et que celui-ci ne va cesser de le perturber. Et de jouer avec. Et puis il se relève brisé par les mots que Stan prononce au loin dans sa chambre. Encore un combat à mener. Arriver en entier jusqu’à cette putain de pièce. Alors que tout tourne. Tout chancelle. Et prend en vrille. La faiblesse le gagne plus sournoise que ces derniers jours. Elle profite de cet échange perturbant pour l’attaquer avec virulence. Et il s’échoue comme un navire dans la tempête. Mal mené et pris au piège par des vagues écrasantes. Il essaie de rester conscient mais il se sent partir. Comme attiré par un ailleurs ou ses pleurs pourraient bien s’adoucir. Sa douleur aussi. Alors il se laisse porter. Même si cela le fait souffrir. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant ? La voix de Stan résonne comme un écho dans le lointain. Ses mains sur son visage ne sont que des effleurements. Il se sent bien d’une certaine manière. Et puis il sent la peur dans la voix de son neveu. Et le vide se fait plus froid. Et puis il sent la chaleur des doigts de Stan sur ses joues comme un appel à la vie. Même si elle n’a plus de sens pour lui. Gabriel ouvre les yeux. Assommé par la lumière. Ses lèvres sont sèches. Sa bouche a toujours ce gout acide. « Une semaine voir plus .. j’en sais rien. » Sa voix n’est qu’un murmure. Le vide est toujours là, effleurant sa peau tremblante. Il l’attend pour le guider vers un ailleurs. Peut être meilleur. Mais il y a Stan. Le regard plein de tendresse. De tristesse. De doute. De peur. D’amour. Aucune rancœur. Aucune haine. Juste .. Il le regarde se lever pour aller lui chercher du sucre. Geste que faisait souvent Gabriel quand Stan faisait ses malaises à cause de son anorexie. Il reste là. Caler contre le mur du couloir. Le froid le pénétrant d’avantage faisant son office face à sa faiblesse. Il se sent comme enlisé. Ses membres sont engourdis. Sa tête hurle des sons qui lui arrachent des gémissements. Putain que ça fait mal. Il pose ses mains sur ses tempes pour comprimer le mal. Et Stan revient. Il s’accroupit à ses côtés. Son regard est voilé. Il pose le sucre contre ses lèvres. Il l’attrape et le croque. C’est bizarre ce gout qui prend possession de sa bouche. Après n’avoir eu que le gout du vin depuis plusieurs jours. Et puis il essaie de le boire. Il sent l’eau couler sur sa peau. Leur regard se croise. Gabriel voit les stigmates des larmes. Les siens ne doivent pas être mieux. Peut être plus vide et plus éteint. Il sent la caresse sur son visage. Havre de paix après la tempête. Même si elle n’est pas tout à fait dissipée au sien de son être. « Je vais essayer .. je n’ai pas spécialement faim .. tu sais. » Sa voix est hésitante, tremblante. Comme son corps. Il se tient au mur pour ne pas retomber au sol. L’action est difficile. Son corps lui pèse et chaque mouvement est douloureux. Mais il y arrive avec l’aide de Stan. Il s’accroche à lui comme à une bouée de sauvetage alors que cela devrait être l’inverse vu ce qu’il vient de traverser. Mais Gabriel était absent durant cette épreuve. Il a fuit ses responsabilités parce qu’il c’est senti trahi. Détesté. Bafoué. Sali. Rejeté. Les regrets le submergent même si le dégout reste là planté comme un couteau dans son cœur. Ils avancent doucement. Et Stan le pose à nouveau dans son lit. Il se laisse faire. Il attrape la main de Stan et l’attire contre lui. Il le serre fort. Tellement fort que son corps devient encore plus douloureux. Cela lui arrache un léger cri. « Désolé je suis fatigué .. je veux juste dormir. » Dans le sommeil tout s’apaise parfois. Il n’a plus mal. Il n’y a plus d’horreur. Il n’y a plus d’image. Il n’y a plus d’envie de vivre ou de mourir. Il y a juste le noir. Le vide. Le froid. Pourtant là contre son neveu c’est tout le contraire qu’il éprouve même si cela le fait souffrir. Il sent la chaleur. La douceur. Les couleurs. La vie.

 
good vibes.
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