SKYPESCO - Rien ne sert de voir quand tu sens la souffrance

Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. Ma mère n'apprécierait sûrement pas cette petite sortie mais pour une fois, je ne lui ai pas demandé son avis avant de passer la porte. Ni même quand j'ai rejoins ces quelques amis pour aller en boîte de nuit. Je me demande si je saurais profiter de ce moment ou s'il ne sera que comme tous les autres : vide. Vide de tout. Ou en tout cas, très différent.

Nous passons la porte où l'ambiance culmine. Il y a tellement de bruit que je peine à me retrouver ou à penser. Je tente de distinguer le détail de la pièce mais sans succès. C'est par un pur hasard que j'en viens à m'approcher du comptoir. Mes amis veulent des bières mais je ne souhaite pas m'y risquer. Si j'ai la tête qui tourne en plus, je ne sortirais jamais vivante de ce lieu bizarre et fatiguant. Je frotte mes oreilles et pose mes deux mains sur le bord du bar, essayant d'éviter les bousculades. Je m'y accroche comme je peux et fais signe au barman, qui ne doit pas se trouver très loin. Comme il y a beaucoup de monde, je commence à croire, au bout de plusieurs minutes, qu'il ne m'a pas vu. Je décide donc de lever la voix.

"Excusez-moi, je pourrais avoir trois bières s'il-vous-plaît ?"

Je peine à m'entendre, ma voix sonne bizarre dans mes oreilles surdéveloppées. Je sens pourtant que cette fois, on vient vers moi, on m'a remarqué. Ouf.