Je n’aimais pas les hôpitaux. Je n’avais jamais aimé les hôpitaux et ce n’était vraiment pas près de changer. Pourquoi je n’aimais pas cet établissement ? Tout simplement parce que d’une part j’ai peur des piqûres, mais aussi et surtout, parce que ce genre d’endroit n’avait de cesse de me rappeler toutes les personnes que j’avais perdu un jour dans un centre hospitalier. Seulement, je n’avais pas le choix, avec mon travail j’étais parfois obligée de passer par ici, mais en général je ne m’attardais pas. Dès que j’avais les renseignements dont j’avais besoin, je filais rapidement hors des couloirs de ce bâtiment, pour reprendre une grande bouffée d’air et surtout pour ne pas craquer une fois de plus, en repensant à ma maman. Pourtant, ce jour-là, je ne saurai pas dire pourquoi, j’avais décidé de rester quelques minutes de plus, le temps de boire un café, histoire de me tenir en éveil avant de reprendre le volant. Ben oui, il ne s’agirait pas que je quitte les lieux, pour y revenir ensuite sur un brancard. Bref, c’est en arrivant devant ces machines, que j’avais aperçu un jeune homme qui m’avait l’air bien embêté. Ayant très vite compris pourquoi, j’avais alors volé à sa rescousse et c’est avec un grand sourire sur les lèvres, que j’avais volontiers répondu à sa question, une fois mon devoir accompli « Houlà… ça doit bien faire plus de dix ans, mais ça fait seulement trois ans que j’ai intégré la brigade des renseignements criminels. », avant de porter ma boisson à ma bouche, tout en ayant pris soin de bien souffler dessus pour ne pas me brûler la gorge avec mon café. Puis, après quelques gorgées, j’avais repris la parole « Et vous alors ? Ça fait longtemps que vous faites partie du monde hospitalier ou c’est tout récent ? ».