Let have fun, tonight.

Une soirée n'est jamais ratée quand je traine dans les parages. Vous ne trouverez pas une personne aussi sociable et joviale que moi ; toujours prête pour vous lancer un sourire et vous taper la conversation comme si on se connaissait depuis toujours. Ça fonctionne presque tout le temps. Ce qui m'amusait le plus, c'est que dans de tels lieux, on ne savait jamais réellement sur qui on tombait ; entre la petite sainte ni touche qui tente de se décoincer ou qui a été trainée de force, le fils à papa qui ne pense qu'à dépenser de l'argent, ceux au cœur brisé qui pensent que la solution à leurs problèmes se trouve ici. On rencontrait de parfaits inconnus, même pas sûr de les revoir un jour, parfois on couchait même avec, et on s'en portait bien. Peut-être que finalement, l'ignorance était une solution. Depuis tantôt je danse avec le même gars et il ne pense pas résolu à me laisser partir, je dois avouer que ça me plait plutôt bien. En même temps, j'adorais être désirée, et ça se voyait. A la fin de notre énième danse on retourne boire et suite à sa requête, j'ai un petit rire alors que je finis à mon aise mon verre d'alcool.

-On peut lire en moi comme dans un livre ouvert, je n'ai pas besoin d'en parler. Ou au pire... Google mon nom et tu verras bien ce qu'il te dit, je déclare en souriant d'un air satisfaite.

Nan, je trouvais ça trop facile de tout dévoiler dès le début. Ça se trouve, demain, il ne se souviendrait même plus de mon prénom. Pourtant il sonne si bien... Commandant une nouvelle fois une boisson, je me retrouve une fois de plus embarquée par le brun qui me ramène sur la piste de danse, prenant ses aises avec moi. Mais pas dans le mauvais sens du terme, non, dans un assez bon sens ; j'avais connu des gars qui ne s'était pas gênés pour me tripoter, et ne je m'étais pas gênée pour les frapper en retour. A son compliment je fais un grand sourire avant de prendre mon air un peu superficiel.

-En même temps, est-ce que tu m'as vue ? Je ne peux qu'embellir la vie des gens avec ce visage et ce corps, je déclare fièrement avant de finalement rire.

Je me laisse porter par le rythme du slow alors que mon regard se plonge dans le sien. Les yeux sont les plus grands traitres, ils ne mentent jamais.

-T'es plutôt le genre de gars qui dit poétiquement qu'il veut baiser une fille ou t'es l'inverse ? J'avoue que depuis tantôt je me pose la question...

J'étais plutôt franche et directe dans mon genre. Il était clair que je ne manquais pas d'assurance et ça se voyait dans ma démarche ainsi que dans ma manière de regarder les autres. J'étais contente de l'effet que je procurais aux gens, et je ne m'en cachais pas, jamais même, d'où le fait que j'ai un sourire satisfait quand il me dit qu'il me connaît. En boxe je m'étais fait un nom, et certainement à Vancouver aussi vu le nombre de combats que je fais encore et mes fêtes mémorables. Quelque part, j'appréciais fortement la réputation qu'on me donnait et l'assumait parfaitement. Manquerait plus que je fasse ma petite sainte en plus... Ça aurait été le summum, nah, dans la vie faut assumer qui on est, en bien ou en mal. Peu importe ce qu'on dit, peu importe ce qu'on fait, peu importe qui on est, on peut toujours changer.

-En réalité, je suis n'importe qui. Seulement tes pensées te font croire que je suis spéciale à tes yeux, je déclare avec un sourire en coin.

De temps en temps, et je dis bien juste de temps en temps, je suis modeste. Dur à croire vu les chevilles que je me tape mais c'est vrai. Je partais du principe que tout le monde partait sur le même pied et que vis-à-vis de notre personnalité, on plaçait certains sur des piédestal. Alors qu'il m'annonce qu'il ne veut pas me faire du mal, j'ai un petit rire ironique, il risquerait d'avoir plus mal que moi dans tous les cas.

-Tu ne peux pas me faire du mal. Tu peux essayer... Mais tu t'en mordrais les doigts pour plusieurs raisons différentes.