Le désir se cache souvent derrière un regard même innocent - Ferschlin

La semaine de Gabriel a été rude. Même très rude. Entre ses soucis personnels avec Stan et les problèmes par rapport à des autorisations de constructions sur certains projets. Il se sent acculé. Comme pris au piège. Il a besoin de respirer. De ce changer les  idées. De sortir les mots de Felipe de sa tête. Et de combler ce désir de plus en plus vorace qu’il éprouve pour son amant virtuel. Il a besoin de trouver une proie pour défouler ses envies refoulées. Peu importe qu’elle soit féminine ou masculine. L’essentiel pour Gabriel c’est de perdre la tête dans un moment de luxure intense et unique. Alors il prend une bonne douche pour évacuer le stress qui colle trop à sa peau. Sachant qu’il ne le quitte vraiment qu’au moment ou il s’abandonnera contre une chair offerte. Il tronque son costume contre un jean et un pull.  Il a juste besoin d’être lui. Il prend sa voiture et se dirige dans le centre ville. Il connait ce quartier par cœur, il y a ses bureaux. Mais là c’est vers le bar où il a ses habitudes,  qu’il se dirige. Quand il se sent complètement largué, il vient ici pour se perdre d’avantage. Il va laisser l’alcool imbiber ses veines, mais il restera lucide. Il ne veut pas perdre pied. Il veut garder le contrôle pour pouvoir assurer si la chance lui permet de finir sa nuit en bonne compagnie. Il entre et salue les clients qui se trouvent déjà à l’intérieur.  Il passe par le bar ou souvent il s’installe. « Salut c’est calme ce soir. » « Salut Gab, oui c’est encore tôt. Comme d’hab. » « Oui merci. »  Mais là il se calle à une table un peu à l’écart. Il a ainsi pleine vu sur la salle et surtout sur la porte d’entrée. Cela lui permettra de juger les gens dés qu’ils vont entrer. Le barman lui apporte rapidement son cocktail. C’est encore une chose sur laquelle il a du mal de changer. Comme sa marque de cigarette ou de café.  « Alors Gab. Comment ça va ? » Avec le temps ils ont fini par lier connaissance. Ils papotent souvent quand il y a peu de client ou quand Gabriel traine quand il n’a pas trouvé chaussure à son pied.  « Semaine difficile. Et toi ça va ? » « On fait aller le train train tu sais. » « Oui je vois. » Un groupe de jeune rentre et le barman repart à son poste. Gabriel s’installe confortablement et se met à siroter sa boisson. Il essaie d’oublier tout ce qui le tracasse. Même si ce n’est pas évident. Il a même envie de partir quelques jours, ou voir un weekend, loin de Vancouver mais seul cela ne le tente pas. Et pas certain que Stan est envie de le suivre. Il pourrait peut être voir avec Ismaël il a bien vu son manque d’entrain depuis le départ de Louka. Cela pourrait lui changer les idées et lui faire un bien fou. Mais faudrait laisser Horian seul, pas évident pour le jeune homme. Il pourrait voir avec Eve mais pas sure que la belle puisse se libérer comme ça même pour deux jours. Il est un peu ailleurs quand la porte du bar s’ouvre à nouveau. Il lève les yeux il s’agit d’un homme. Plutôt baraqué. Le genre de mec bien loin du style de l’architecte. Pourtant son regard s’attarde. Presque attiré par ce qu’il dégage. Puis il se reconcentre à nouveau sur son verre. Mais ne peut s’empêcher de regarder à la dérober le mec au style si particulier. Faut dire qu’il a les cheveux longs et une barbe plutôt conséquente. Mais Gabriel lui trouve un certain charme à force de le regarder. Il essaie de capter son attention. Tout en restant discret. Pas sur que cela lui plaise et vu le gabarit vaut mieux rester prudent. Il y va doucement jaugeant l’ambiance. Il attend déjà que le jeune homme repère son manège pour voir s’il accroche ou pas. Si déjà il répond à l’échange de regard cela ouvrira le jeu d’avantage. Gabriel aime faire du rentre dedans, mais il aime bien aussi prendre son temps. Tout dépend comme il ressent la personne qu’il a prise en cible. Pour l’instant il essaie juste de voir s'il le remarque.