T'avais rendez-vous avec ta psy, ce jour-là. T'étais jamais vraiment motivé, mais tu faisais ça pour ta fille. Maisie méritait d'avoir une belle vie. Et un père pas trop déglingué, comme tu étais par moment. Surtout qu'il fallait que tu continues à prendre tes médicaments, et ça, pour toi, c'était certainement le plus difficile. Te savoir dépendant à ces choses, ces petites pilules au goût amer, c'était pas vraiment la chose la plus heureuse dans ta vie. En vrai, c'était certainement le fardeau le plus difficile pour toi à porter. Quoique ces rendez-vous, c'était pas vraiment ton plaisir de la semaine. D'autant que lors des moments difficiles, où tu ressentais une rechute, il fallait intensifier les médicaments, et les rendez-vous. Si c'était pas un petit séjour à l'hôpital, avec la petite chez... des amis, puisque tu n'avais plus vraiment de relations avec tes parents, et avec tes frères et soeurs, c'était toujours quelque chose de compliqué et de délicats.
Pendant que la petite était à l'école, t'avais décidé de t'y rendre. T'avais toujours cette angoisse qui te tenaillait le ventre. Qui te le tordait dans tous les sens, te donnant envie de vomir. Le pire, c'était certainement le temps d'attente. Tu repassais dans ta tête dans tous les sens, à toutes les vitesses, les différentes choses que tu pourrais dire au psychologue. Parce que t'avais l'impression d'avoir fait le tour. Et tu angoissais encore plus pour les espèces d'exercices, et les questions qu'elle, elle pourrait te poser. Cette femme, elle avait ce don de te stresser.
Les mains moites, tu étais arrivé à l'hosto, et tu avais monté les étages, avant de te trouver dans le fameux couloir, où tu avais dû passer le plus clair de ton temps ces dernières années. Tu avais commencé à faire les cent pas, en regardant les gens dans le "couloir d'attente". Il devait y avoir trois psys à cet étage. Et pourtant, le nombre de gens qui patientaient sagement laissait penser qu'il y en avait au moins le double. Tu levais les yeux au ciel. Ca n'était pas cette constatation qui allait t'aider. Parce que tu te doutais que la plupart venait accompagnée. Pas toi, t'avais juste personne pour venir. T'étais seul au monde, face à ta maladie.
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