Is this love that I'm feeling ? +++ Gallavich

Ian&Mickey

Is this love that I'm feeling ?

Je n'ai pas cherché à donner de nouvelles à Ian, je ne crois pas que ce soit une bonne idée. De plus, je ne pense pas lui devoir grand chose. Mon stock s'étant considérablement renouvelé, je n'ai plus besoin de rendez-vous avec mon dealer avant longtemps - donc par la même occasion, nullement besoin de le retrouver dans le bar gay où Gallagher travaille. Le voir baver sur son cul ne m'enchante guère, peut-être parce que c'est mon cas aussi et que je suis réellement homophobe. Cela voudrait dire que j'éprouve de la haine envers moi-même ? Je ne sais pas. Depuis peu, je me pose la question de si je suis vraiment homosexuel ou si c'est juste une phase temporaire. Un caprice de gamin quoi.

Je ne sais pas trop quoi faire aujourd'hui, je m'emmerde à mort. Personne à tabasser, rien à voler qui ne me donne envie... J'ai mangé à ma faim pour une fois et mes frères sont occupés à je ne sais quoi. Je me contente donc de me balader dans la rue, batte à la main, dans l'espoir de trouver un amusement. Je me tiens le plus possible éloigné du voisinage, notamment de la vieille bicoque des Gallagher. Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie bien béante de mon cul. Je shoote dans une poubelle et grimace. Ma cuisse me fait toujours un peu mal, cette blessure ne s'oublie pas vraiment elle non plus. Je ne sais pas qui aller emmerder, mais s'il y a bien une chose à laquelle je ne m'attends pas, c'est tomber sur lui.

En voyant la silhouette de Ian à l'autre bout de la rue, venant vers moi, je m'empresse de faire volte-face. Que m'arrive-t-il, moi Mickey Milkovich, qui n'ait jamais tourné le dos à personne ? Toujours pris les problèmes de face ?

Ian&Mickey

Is this love that I'm feeling ?

Je ne sais pas où je suis, mais ce n'est clairement pas chez moi. Ça sent la merde et des vêtements jonchent entièrement le plancher. Je m'assois lentement en faisant une moue douloureuse et me regarde. Il y a du vomit sur mon pull et je ne sais même pas si c'est le miens. Énervé et épuisé, je l'enlève et en prend un autre qui traîne à mes côtés. J'en ai rien à foutre à qui il appartient. En me relevant, je titube un peu et enfile mes souliers que je retrouve à l'autre bout de la pièce. Le soleil me fend le crâne, mais je n'ai pas envie de rester ici encore longtemps donc je sors malgré moi à l'extérieur en plissant des paupières. Le temps est frais. Je dirais même un peu froid puisque je vois les gens se promener avec leur manteau et bonnet mais il faut croire qu'en sortant du boulot j'ai oublié de le mettre puisqu'il n'était nul part dans cet endroit minable. Croisant les bras, je marche alors vers mon patelin. Le regard vide et sans émotion. Je dois être encore un peu sous l'effet de la drogue puisque je me sens vogué dans le néant. Reconnaissant à peine où je suis, je continu à marcher ...et marcher ...et marcher. Je baisse le regard afin d'éviter au mieux le soleil quand soudain, je fonce dans quelqu'un. Un homme. Je me retourne alors tranquillement et le regarde. Au début, j'ai beaucoup de mal à le reconnaître puisque j'ai le cerveau en bouilli ... mais ça me revient. Mickey. Mickey Milkovich. Le mec qui me fuit toujours et qui me repousse. Le mec que j'ai baisé avec amour dans mon club ...mais qui ne m'a jamais donné de réponse. Qui n'est jamais revenu me voir. Je serre la mâchoire et regarde ailleurs, avant de faire volte-face à mon tour et continuer ma marche en titubant légèrement à quelques reprises. Non, c'est fini mon gars. Si j'avais eu assez d'énergie, je t'aurais tabassé. Ce sera pour une prochaine fois. Je te déteste!

Ian&Mickey

Is this love that I'm feeling ?

On me rentre dedans et en me retournant, je constate que c'est... Ian. Comment a-t-il fait pour me rattraper aussi vite ? Ah oui, je me rappelle... J'ai un mini-corps et lui des jambes de trois mètres ! J'aurais dû m'en douter. Il ne semble même pas me reconnaître, je ne vois rien dans ses yeux qui croisent les miens pendant... quoi... une seconde ? C'est terne. Ce n'est pas lui. Est-ce moi qui l'ai rendu ainsi ? Il fait demi-tour comme moi auparavant et je pense à continuer mon chemin moi aussi... Mais quelque chose m'en empêche. J'sais pas quoi exactement, peut-être ce manque de lueur dans ses yeux qui m'inquiète. Oui, moi, je peux m'inquiéter pour les autres, ça arrive !

Soupirant face à ma faiblesse, je le rattrape et me place devant lui, l'empêchant de continuer sa route. Il titube, il n'a pas l'air bien et je crois en reconnaître les signes. Après tout, j'en vends de cette merde ! Je suis bien placé pour savoir ce que ça provoque chez les gens. Je ne pensais pas qu'il en prenait à ce point, il a limite l'air perdu et en manque. "Eh, ça va ? T'as pas l'air bien là." Je ne cherche pas à faire dans la romance, c'est pas mon style. C'est déjà bien un miracle que je veuille m'occuper de lui, que je m'en soucie. Il ne se rend pas compte de sa chance !

Ian&Mickey

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Je fais volte face car je n'ai vraiment pas envie de me faire repousser encore. Titubant un peu, je continu donc mon chemin quand il se plante devant moi et m'empêche de continuer. Il me veut quoi, là? Je soupire en passant ma main sur mon nez avant de regarder le sol. Il m'énerve. Serrant les dents, je me recule un peu et dit «Je n'ai rien à te dire, Mickey. Laisse moi tranquille.» Ouais. C'est à mon tour de te repousser, connard. T'aime ça ou pas, uh? Ça te fait mal ou pas??? Je le pousse un peu et continu à marcher. Cette fois-ci, il ne m'aura pas. Si il a des remords ou quoique ce soit, qu'il crève avec. J'en ai rien à chier. Pour le moment, je veux juste retrouver mon lit et continuer à dormir. Je n'ai même pas faim. Je suis simplement écœuré et fatigué. S'il me suit, je vais peut-être finir par me fâcher, par contre. Je suis peut-être faible et j'ai peut-être du mal à me tenir moi-même debout ...mais j'suis certain que j'ai encore un peu de force pour lui donner un bon coup de poing au visage. Lui faire comprendre qu'il m'a vraiment fait du mal à trop de reprise déjà.

Ian&Mickey

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Je n'en doute pas, qu'il ne veut rien me dire. Il faut dire que je n'ai jamais donné de nouvelles depuis la baise des toilettes et il n'a pas non plus cherché à en avoir. En fait, je crois qu'il y a eu rupture ce jour-là. Quelque chose n'a plus collé et il semble vouloir me le faire payer. Pas de bonne humeur, le Gallagher ! Je décide néanmoins de m'accrocher parce que même si je ne m'intéresse pas à grand monde, ceux qui retiennent mon attention l'ont entière.

Je le suis donc, les premiers mètres de façon un peu discrète, pas trop près de lui pour ne pas empiéter sur son espace vital. Malheureusement, ma nature un peu tête de mule me pousse à prendre les devants et me positionner à sa hauteur, chose qu'il n'a pas l'air d'apprécier. "Quoi, d'un coup tu n'me connais plus, ça y est ? On a inversé les positions ?" Ok, je ne suis pas très délicat dans le genre, ce n'est un secret pour personne. Je ne sais pas exprimer correctement mes émotions et je pense qu'il le sait bien, au fond de lui. Je ne sais pas comment lui indiquer que je m'inquiète, que je ne suis pas forcément très content de le voir dans cet état. Peut-être que m'accrocher est la seule chose à faire... ?

"Lip est au courant que tu te balades dans la rue à moitié stone et à peine habillé ?"

Ian&Mickey

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Je pense qu'il a comprit puisque je ne le vois plu dans mon angle mort. Bien! Qu'il parte à nouveau, j'en ai rien à chier! Je marche un peu plus vite mais ralenti à nouveau puisque je me sens étourdi d'un coup. C'est à ce moment qu'il réaparait à mes côtés. Putain! Va t-il finir par arrêter! On dirait une mouche qui tourne autour d'un tas de merde! C'est moi la merde! Dégage, Milkovich! Je pu! J'suis salaud! Écoeuré, je le pousse de côté mais titube de l'autre sens et fini par me tenir contre un arbre. Merde! Merde! Merde! Il m'énerve tellement! Je serre les poings et fini par dire «Lip a déjà ses propres problèmes à régler ...et de toute façon, tous le monde se fou de moi! J'suis pas important! Jade doit même pas savoir que je suis parti depuis longtemps! On s'en fou, de moi, Mickey! Tu comprends!? et toi aussi!» et je lui met un gros coup de poing au visage avant de perdre l'équilibre et tomber à ses côtés. J'ai le souffle court. À quatre pattes au sol. Les larmes se mettent à monter et rouler sur mes joues. Je fini par me laisser tomber au sol.
Incapable de me relever. Impuissant devant mon manque d'énergie et ma faiblesse. Laisse moi.
Laisse moi crever, Mickey. J'en peux plu. Je veux juste crever.

Ian&Mickey

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Le coup fait mal, mais moins que ses mots. Je sais que je suis loin d'être parfait, que je ressemble juste à un p'tit con prétentieux qui aime taper et faire du mal... mais si j'ai bien appris une chose sur moi-même dernièrement, c'est que je n'en ai pas rien à foutre de Ian Gallagher. Au contraire, il a su m'atteindre là où personne n'est jamais allé et ça me fait peur. C'est pour ça que j'agis comme ça et oui, ce n'est pas explicable. Du moins, je n'ai pas les mots pour le lui faire comprendre.

J'accepte donc cette beigne comme elle se doit, sans même penser à répliquer. Je ne peux pas lui en vouloir, je l'ai frappé pour bien moins que ça et je sens - je sais - qu'il souffre. Cela se voit sur son visage pâle. Je reste les premières minutes le front collé au bitume de la route, laissant les gouttes de sang de ma bouche glisser pour rejoindre le croisement des deux. Je ne sais pas comment dire ça, j'ai jamais su de toute manière. C'est pas dans ma nature mais quand je le vois, comme ça, j'ai l'impression que je dois prendre mes couilles en main et faire quelque chose. Putain quoi, j'suis un Milkovich ! J'dois pouvoir faire quelque chose pour le soulager.

"C'est pas facile pour moi Ian. J'm'en fous pas, ok ??!! Mais j'ai pas les armes... j'ai pas les mots, j'ai rien pour expliquer ce qui se passe. J'ai la trouille p'tain !!! Tu comprends pas ?! C'est parce que... c'est parce que c'est fort que j'y arrive pas. Tu crois vraiment que je me serais arrêté pour toi si tu comptais pas ne serait-ce qu'un peu ?! P'tain réfléchis..." Je me retourne pour m'allonger sur le bitume, les mains sur le visage.

Ian&Mickey

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Je ne peux pas me relever. J'ai le souffle court et ma peau semble brûler de l'intérieur. Je n'ai pas non plu les idées clairs, mais je sais que je l'entends parler ...et que ses mots font couler d'avantage mes larmes sur mes joues rougies par le froid. C'est impossible qu'il ressente autant à mon égard. Il m'a tant de fois repoussé, que c'est carrément de la fiction, son truc! Je n'en peux plu. Svp, faites le taire! Avec toutes les forces restantes, je fini par rouler lentement sur le côté avant de replier mes jambes contre moi même, en mode foetus. Je ne me sens pas bien du tout, là. Qu'est-ce qui m'arrive? J'ai zéro ...zéro énergie! Pourquoi? Est-ce le manque? La fatigue? Pourtant, j'ai vécu des nuits pires que celles-ci. Est-ce l'accumulation de tout cela? J'en sais rien. Cette position par contre me rappelle quelqu'un ...mais je n'ai pas envie de m'y rabaisser. Non. Je ne suis pas comme elle. Je suis simplement au bout du rouleau. Incapable de continuer. Lentement, je fini par me rasseoir. Genoux toujours repliés contre moi. Je prend ma tête entre mes mains et souffle «T'aurais jamais dû me repousser ...» avant d'essuyer mes larmes du revers de ma main et renifler un peu. Non. Je ne suis pas Monica. Je ne suis pas ma mère ...Ni mon père. La preuve, j'ai réussi à m'asseoir...

Ian&Mickey

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Je sais que je suis nul, que je n'agis pas comme un autre l'aurait fait, que je ne corresponds pas aux standards... mais je suis connu pour être franc, sans langue de bois. Je dis les choses telles qu'elles le sont et c'est le cas avec Ian. Je ne mens pas, mais je n'ai pas l'impression que cela lui fasse plus plaisir que ça. Soit ce n'est pas réciproque, soit c'est trop tard. J'ai trop attendu, j'en ai confiance. Et lorsqu'il me dit, dans cette position, que je n'aurais pas dû le repousser, je comprends que c'est la deuxième option. Je comprends alors que c'est foutu pour moi.

"C'est vraiment pas facile tu sais... Tu es bipolaire et j'sais pas ce que ça veut dire. J'sais pas ce que je suis sensé faire. J'ai d'jà du mal à faire face à mes propres... sentiments, comment comprendre les tiens ? Et te voir faire ce boulot, te détruire, j'peux pas. Je comprends pas... Ian, c'est pas volontaire. J'aimerais vraiment être autre que... Mickey Milkovich. C'est sûr qu'tu mérites pas ça." Je comprends alors mes propos, ces sentiments naissant mais interdit pour moi, car je ne suis pas le gars qu'il faut. Je ne vaux rien, mon père me le dit bien assez souvent.

Je décide de forcer Ian à se relever, même s'il n'est pas forcément d'accord avec ça. Je ne veux le contraindre à rien nous concernant, mais je peux au moins faire un dernier geste. "Je ne t'embêterais plus si tu me laisses te raccompagner chez toi, là où on prendra soin de toi."

Ian&Mickey

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À l'écouter parler,
c'est comme s'il croit que je suis supérieur à lui alors que c'est complètement faux. Je suis bipolaire, ouais. Un fuck up, comme on dit par ici. J'suis supérieur à personne, surtout pas à lui. Lui qui me repousse ...mais revient toujours vers moi pour une raison que j'ignore encore. J'ai vraiment du mal à le capter, parfois. Justement, je suis bipolaire. Il devrait m'oublier. Faire sa vie ailleurs. Baiser quelqu'un d'autre ...mais nah. Il est revenu m’interpeller. Putain, il est grave ce mec! Les dents serrés, je dis «Arrête, Mick. Justement, je suis bipolaire ...Un fou..» et relève mon regard rempli de larmes vers lui «C'est toi qui mérite mieux et non le contraire ...Je comprend pourquoi tu me repousse je ...» puis je serre mes bras contre moi avant de respirer un peu. Besoin de prendre une pause avant de reprendre mon flot de mots. Je ferme alors mes yeux, frotte doucement mes bras pour tenter de m'auto-apaiser et dit «Personne mérite de m'avoir autour d'eux ...» et j'essuie une larme du revers de ma main tremblante. Ça fait extrêmement mal de s'avouer tout ça.

Seulement, je le sens me relever lentement et m'accroche involontairement (ou volontairement?) à lui. Je m'accroche à Mickey Milkovich comme s'il était ma bouée de sauvetage ...jusqu'à ce qu'il me sorte ce truc. Putain. Je rêve? C'est alors que je le repousse à nouveau «Tu crois vraiment qu'ils vont prendre le temps de s'occuper de moi? Non. Ils vont m'envoyer dans une asile pour justement se débarrasser de moi! J'suis un fardeau pour eux, Mickey! Tout comme Monica l'a été je ...Je peux pas ...et je ne veux pas y retourner! Je ne veux pas!» puis je me met à respirer vite d'un coup. Pris de panique. Plus je pense au fait de retourner chez moi, plus j'angoisse. Je vois déjà le regard de ma grande soeur se poser sur moi. Un regard de pitié mélangé à celui de dégoût, probablement. Le regard qu'elle donnait à notre mère. Un regard qui donne honte, quand on en est la cible. Je ne veux pas y retourner! Inquiet qu'il m'y force, je me recule et dit «Ne me touche pas ...Ne me suit pas!» puis repart à sens inverse. Je veux être seul. Je me referme sur moi-même. S'il me force, je vais vraiment ...vraiment devenir fou. Il va le payer cher.